Vous avez envie de parler un français parfait mais vous vous dites que pour ça, il faudrait être né et avoir grandi en France ? Alors, écoutez Myasnik qui est arrivé tardivement à Marseille et vous verrez que tout est possible ! Aucune trace de ses origines dans son accent parfait. Il nous explique dans un excellent français comment il s’y est pris avec cette langue un peu compliquée ! Félicitations, Myasnik, pour ce riche et beau parcours où se mêlent des langues et des cultures différentes ! En espérant que la France continue à donner leur chance et une place à ceux qui la choisissent.
Transcription:
F: Franck / M: Myasnik
F : Bonjour Myasnik.
M : Bonjour.
F : Donc j’ai appris que tu avais un parcours un peu particulier, donc par rapport au français et à l’apprentissage de cette langue, donc j’aimerais que tu nous en fasses part un petit peu. Alors… alors vas-y, raconte-nous un peu ton… ton parcours.
M : Donc en ce qui concerne mon parcours, il est un petit peu mélangé. Donc je suis né en Arménie et deux ans après donc, j’ai quitté l’Arménie, donc je me suis installé avec ma famille… on s’est installés en Russie.
F : Oui.
M : Où on a vécu pendant douze ans. Donc après, j’ai quitté la Russie pour l’Ukraine, où j’ai passé deux ans; et en 2005, je suis arrivé en France à l’âge de seize ans…
F : Oui
M : … Où c’était tout nouveau pour moi, en commençant par la langue et l’entourage, tout ça…
F : Oui, la culture…
M : Exactement !
F : Et puis à chaque fois, changer de pays comme ça, c’est à chaque fois apprendre peut-être une nouvelle langue…
M : Oui…
F : Une nouvelle culture aussi, à s’adapter.
M : Oui, surtout à seize ans quand on commence à se faire des amis, vraiment, quand on change tout ça, c’est… c’est pas facile: on se retrouve dans un milieu où on peut pas s’exprimer; et il faut dire que le français, c’est pas évident, donc c’est assez compliqué qu’apprendre que (1)… par exemple, je compare avec les langues que je connais déjà: l’arménien, le russe, et tout ça.
F : Oui.
M : C’est un peu plus facile, on va dire, alors que le français, c’est… J’ai eu du mal donc.
F : Et aussi, c’était ta troisième langue peut-être, c’est peut-être aussi pour ça. Ou bien c’est la langue qui est difficile ?
M : Moi je trouve que la langue, c’est…c’est difficile, donc la preuve (2) que ça fait sept ans que je suis en France, mais je… j’ai quand même des difficultés encore et…
F : Oui mais bon, ça fait sept ans mais je trouve que tu as quand même un… un très bon français, quoi, un français très correct quand même !
M : Oui merci ! Mais donc ça, ça a nécessité pas mal de travail quand même. Donc ce que je… je faisais: j’avais mon petit cahier où dans le bus, dans le métro, donc j’écoutais ce qu’ils disent, les gens, à peu près, je… je notais les mots.
F : Oui.
M : Et après, en rentrant chez moi, je prenais un dictionnaire et je commençais à chercher dedans. Donc actuellement, je dois avoir trois, quatre cahiers, comme ça, de 192 pages, écrits que des mots, que des mots, des… avec les…
F : Mais tu relevais les phrases ou les mots ?
M : Ben, tout dépend, un peu les deux: si j’arrivais à retenir la phrase entière, donc je prenais la phrase, sinon c’était les mots, les… Des fois, j’arrivais même pas à trouver les… les traductions, c’était pas évident, donc j’essayais de demander les… les (3) amis qui étaient là depuis un petit moment. Donc… Mais bon, c’est…. c’est pas évident. C’est pas évident de se retrouver dans un milieu où on connaît rien du tout. C’est un petit peu compliqué ! Donc après pour rentrer dans l’éducation nationale (4), c’était encore un autre problème parce que j’avais plus de seize ans, donc c’était…
F : Et oui, l’école n’est plus obligatoire.
M : Exactement ! Et on me prenait pas. Je faisais les demandes mais c’était rejeté de partout, donc il fallait que je… J’ai pris mon dossier, où j’allais de lycée de lycée (5); et je notais carrément treizième lycée qui m’a accepté (6). C’était le lycée « La Calade » , donc j’ai fait treize lycées…
F : Ah bon ! Oui, ça… ça fait beaucoup !
M : Ah oui oui ! Et en plus, ils m’ont pris dans une classe où c’était… c’était pas comme les autres, c’était une (7)« CAP nouvelle chance ». Donc il fallait passer deux ans obligatoires pour pouvoir accéder à (8) BEP, BAC, et tout ce qui va avec. Donc moi j’ai passé mon CAP en une seule année parce que j’ai demandé si je pouvais me présenter.
F : Ouais, ouais.
M : Cétait… Je trouvais ça assez simple ! Et ensuite, par défaut, on m’a obligé d’intégrer uniquement… donc c’était une obligation, soit ça soit, soit rien : un BEP comptabilité.
F : Oui.
M : Donc à cette époque là, donc je maîtrisais déjà un petit peu, je pouvais tenir une discussion, et c’était plus facile pour moi; mais ça restait quand même un petit peu… il fallait travailler, quoi derrière, donc…
F : Eh oui, oui ! J’imagine, oui , oui !
M : Il faut surtout tout le temps lire, regarder la télé, même si on comprend pas: ça aide, ça aide au final.
F : Ouais, donc toi, c’est ce que tu as fais. Si tu avais des… des conseils peut-être à donner aux internautes, ça serait quoi ?
M : Euh, ben, au niveau des conseils, c’est surtout lire et regarder la télévision ! Même si on comprend pas, c’est pas grave, ça va venir ! Mais c’est… Rien que d’écouter, d’écouter, ça aide ! Ça aide parce que… Une chose, bon, je traduisais les mots, mais les mots, ça… ça permet pas vraiment d’exprimer… de s’exprimer parce que… Oui, c’est bien mais c’est… on va dire c’est 30% des 100% qu’il faut le faire (9). Surtout la télé et lire ! Ça et bien sûr les relations si on peut, petit à petit, à commencer un petit peu à s’exprimer, parce que sinon…
F : Oui, parler avec des gens qui parlent couramment français…
M : Oui, parce que je me rappelle quand au début je commençais à parler, les gens, à la limite, ils avaient envie de rigoler parce que ça ressemblait à rien du tout !
F : Oui
M : Mais c’est… c’est ça ! C’est ça le chemin si on veut arriver à quelque chose !
F : Ouais voilà, tu as dû passer par là, même si les gens se moquaient de toi, pour arriver à bien progresser.
M : Oui, voilà. Donc j’avais un rapport même en B… à la fin des… des deux ans de BEP, à… à passer devant des… mes camarades, mais je sentais que je suis pas (10) au top, mais ils savaient déjà qu’ils… Ils m’ont… ils ont connu mon niveau au début et à la fin et ils ont vu que c’est vraiment la progression. Ça va vite si on s’investit, et surtout que on n’hésite pas à s’exprimer, demander. Si… si on fait quelque chose qui… qui n’a aucun sens, on dit des phrases… il faut surtout demander à son entourage qu’il nous corrige.
F : Oui.
M : Et surtout il nous aide à progresser. Sinon, si on reste enfermé dans notre coin, ça va pas trop marcher.
F : Eh ben, très bien. Ecoute, merci beaucoup Myasnik, et…
M : Eh ben merci à toi, ça fait plaisir.
F : Et à bientôt j’espère.
M : A bientôt !
Quelques explications:
1. assez compliqué qu’apprendre…: cette phrase n’est pas parfaite. Myasnick voulait dire: C’est plus compliqué à apprendre que…
2. la preuve que…: il manque « c’est »: la preuve, c’est que je suis arrivé…
3. demander les amis: il faut dire demander aux amis. (On demande quelque chose à quelqu’un)
4. l’éducation nationale: c’est-à-dire le système scolaire français.
5. de lycée de lycée: il faut dire « de lycée en lycée« .
6. C’est le 13è lycée qui l’a pris.
7. un CAP nouvelle chance (mot masculin): programme pour aider les élèves en difficulté dans leurs études. Un CAP: un Certificat d’Aptitude Professionnelle. (diplôme peu qualifié) Mais Myasnik n’avait pas un problème de niveau ni de compréhension. C’était d’abord un problème de français puisqu’il venait d’arriver.
8. accéder au BEP, au Bac.
9. Il faut dire: c’est 30% (pour cent) de ce qu’il faut faire.
10. je sentais que je n’étais pas au top (= que je n’étais pas parfait). Il faut mettre le verbe être à l’imparfait car le premier verbe est au passé aussi.
Oui le mec est génial ^_^
Il doit être doué pour la linguistique
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Ce homme est magnififique parce-que il a vécu la culture et il a savant á connaître le neuvelle, l’interesant pour pouvoir communiquer ou dire au moyen de se rapport avec les personnnes qu’habitent lá.
Aussi je suis en train d’apprendre la langue francaise et il est un bon parlant de celle-lá.
merci beaucoup mon ami pour tirer parti de ses habiletés…
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je crois me trompe dans le principe(C’homme…)
Excusent moi..
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Bonjour,
en fait, on dit: cet homme. Le nom est masculin mais pour faire la liaison, on utilise cet au lieu de ce.
C’est comme dans: Cet ami, cet élève, cet étudiant, cet enfant, cet hôtel, c’est-à-dire des noms masculins qui commencent par une voyelle ou un H muet.
(Ce n’est pas grave du tout de se tromper quand on apprend !)
A bientôt
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J’ai entendu dire une chose: chaque langue suivante qu’on apprend exige beaucoup moins d’efforts. Et je crois que c’est bizarre de trouver le français plus difficile dans ce cas (et surtout par rapport au russe, je ne suis pas d’accord du tout, très belle oui mais pas très compliquée à mon avis).
Ma manière d’apprentissage est pareil (à la condition que je ne suis pas dans un milieu français). Je suis d’accord qu’il faut qu’on me corrige au plus souvent mais ce n’est pas le cas vu que je ne suis pas en France.
PS: quel nom intéressant !
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bon, le français est une langue qu’est difficile à apprendre ,surtout au début , mais peu à peu ça devient quand même intéressant et on commence à l’aimer
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Merci beaucoup!, j’aime votre conversation, c’est trés excitant et surtout nous montre que le succès dépend de la constance et enthousiasme
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C’est exactement ça !
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Bon travail mais dire que son accent est parfait me paraît un peu dubitatif, à mon opinion, il passera de l’eau sous les ponts avant de prétendre à ça…
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