De Marseille au Sénégal

Il ne suffit pas de suivre les cours et de passer les examens pour obtenir son diplôme à l’IUT. Il faut aussi mener à bien un projet en équipe tout au long de la deuxième année. Il y a toutes sortes de projets possibles. Kadija nous parle de celui qui l’a conduite avec une douzaine d’autres étudiants au coeur du Sénégal.

TRANSCRIPTION
K : Kadija / A : Anne

A : Bonjour Kadija. Alors…
K : Bonjour Madame Ghanassia.
A : Oui. Est-ce que vous pouvez un peu nous raconter, parce que là, vous rentrez du Sénégal. Mais c’était pas des vacances.
K : Non, c’était pas des vacances. Bon tout d’abord, je suis Kadija Machach. Je suis étudiante à l’Institut Universitaire de Technologie de Marseille. Et on avait en deuxième année un projet d’études (1), notamment le projet humanitaire, c’est de partir dans un pays en sous-développement. Nous, nous avons choisi le Sénégal… et de leur apporter notre aide. Ça a été en plusieurs parties. Tout d’abord, rechercher une association qui a un projet et qui est sur place, notamment au Sénégal. La recherche des fonds, de partenaires.
A : Oui, parce qu’il fallait de l’argent pour quoi ? Pour financer déjà le voyage, tout bêtement (2), pour aller là-bas, quoi.
K : Ouais. Parce que le voyage se composait en différentes parties: nos billets d’avion, le chantier, le transport, l’alimentation, l’eau qui a été un budget extraordinaire parce qu’il faut savoir…
A : L’eau ?
K : Ouais, parce qu’on buvait à raison de cinq litres par personne par jour.
A : Ah, d’accord.
K : Donc c’était conséquent.
A : Et il faut avoir de quoi l’acheter.
K :Voilà. Parce qu’il faisait… On a eu droit à (3) quarante-cinq degrés ( 45° ) à l’ombre, là-bas, durant notre séjour. Donc il fallait énormément d’eau.
A : Même pour des Marseillais, c’était dur ?
K : Ouais, énormément, c’était vachement dur (4)! Et… Et aussi le transport, parce qu’on était sur Tambasocé. C’est un village qui est à côté de Tambacounda. Tambacounda est à douze à treize heures de… C’est six cents kilomètres de Dakar, la capitale.
A:  Oui, oui.
K : Et donc on faisait des navettes en taxi. Et donc il y avait un budget sur ça. Et après, il y a eu le déroulement du départ… récolté des… parce qu’on a ramené… On n’a pas parlé là dans la soutenance (5)… on a ramené des vêtements pour les petits, des jouets, des cahiers, tout ça (6), des habits usagés…
A : Tout ce qu’il fallait rassembler avant.
K : Voilà. Et après on est partis et…
A : Vous êtes restés combien de temps alors?
K : Vingt-six jours. 26 jours.
A : D’accord. Et vous aviez, oui, un projet particulier à réaliser là-bas.
K : Voilà, c’était en fait la rénovation des cases du village artisanal de Tambacounda. C’est un centre artisanal, avec des… des… des maisons atypiques (7), avec des toits en paille et tout ça…
A : Et alors, qu’est-ce qu’il fallait faire ?
K : Bah, il fallait étaler à même le sol (8) des… des… des bottes de paille qu’on allait chercher dans les champs.
A : Il fallait que vous coupiez ?
K : Non, il fallait… il fallait… Elles étaient déjà coupées. Il fallait les étaler et les tresser avec du… de… du fil de fer… à même le sol…
A : Pour mettre sur…
K : Pour mettre sur les toits. On les enroulait, on faisait des petites bottes et après, un professionnel les mettait sur les toits. On a fait ça pendant à peu près une… une semaine, voire presque deux semaines, ça. Et après, on a poncé les murs, on a rebouché avec du… du plâtre. On a peint l’intérieur avec de la peinture blanche, de la chaux, et l’extérieur : de la peinture jaune. Pareil, ponçage et (combler)… Il fallait combler les trous, pareil.
A : D’accord. Et donc ça, c’était vraiment du… boulot (9) difficile quand même.
K:  Ouais, c’est du boulot difficile, à savoir (10) qu’on travaillait du lundi au samedi de huit heures à treize heures, voire (11) des fois un peu plus. ( oui, oui, oui ) Selon les besoins du… du… du chantier. Mais ça allait… ça allait assez vite, à savoir que en l’espace de trois ou quatre jours, il y avait cinq cases de faites. Comme on devait faire onze cases, donc ça avançait bien.
A : D’accord.
K : Ça avançait très bien. Et après, on a fait des petites fêtes, de bienvenue, des moments où on était vraiment en complicité avec les personnes, avec les… On distribuait du thé, par exemple pendant le travail, on buvait, on faisait des pauses. Et après on a découvert le Sénégal, l’île de Marlodge, tout ça, voilà.

Le site du projet :
http://humagea.e-monsite.com/accueil.html

Quelques détails :
1. un projet d’études : tous les étudiants doivent mener à bien un projet tutoré en équipe pendant la 2ème année. Il y a plusieurs projets réalisés par différentes équipes avec l’aide des enseignants. ( La création et le développement de France Bienvenue était un de ces projets. Il sera repris en septembre par une nouvelle équipe. )
2. tout bêtement = tout simplement. ( expression familière )
3. on a eu droit à 45° : il a fait 45°. Kadija veut insister sur le fait que la température est montée aussi haut et qu’il a fallu s’y adapter. Il n’y avait pas le choix !
4. vachement dur = très dur. ( expression très familière, à réserver à l’oral )
5. la soutenance : après la réalisation du projet, les étudiants doivent présenter leur travail oralement devant un jury et ils sont évalués sur le projet lui-même ainsi que sur cette présentation qu’on appelle la soutenance.
6. tout ça = etc… ( très oral )
7. atypiques : c’est le contraire : Kadija voulait dire « typiques ».
8. à même le sol : directement sur le sol.
9. du boulot = du travail ( terme familier, oral )
10. à savoir = c’est-à-dire que… Cette expression sert à donner des précisions.
11. voire = et même. ( Les étudiants pouvaient travailler 13 heures par jour, et même plus parfois. )

TELECHARGER: De Marseille au Sénégal 1- France Bienvenue

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