Dans de nombreuses professions, on travaille la nuit, parce que certaines activités ne peuvent pas s’arrêter. C’est le cas bien sûr dans les hôpitaux où les services fonctionnent 24 heures sur 24, 365 jours par an.
Julie est allée parler avec Monique de son métier, de ses conditions de travail et de ce qui l’a amenée à travailler et vivre de cette manière.
Interview de jour d’une travailleuse de nuit !
Transcription:
J : Julie / M : Monique
J : Bonjour Monique.
M : Bonjour.
J : Alors vous, vous êtes infirmière et vous vous occupez de quel service ? (1)
M : Service de pneumologie
J : En gros, ce sont tous les patients qui présentent quels symptômes ?
M : Tout ce qui est lié à la fonction respiratoire et ses troubles.
J : D’accord. Alors, vous travaillez de nuit : est-ce que ça a été un choix ou une décision qui vous a été imposée par votre hiérarchie ?
M : Un choix, pour la garde des enfants, surtout à l’âge scolaire.(2)
J : D’accord. Vu que (3) vous travaillez de nuit, bon, la plupart des gens dorment, comment ça se passe votre… bah votre journée de…enfin, votre nuit de travail ?
M : La prise de service est à 20h30 (vingt heures trente)
J : Hmmm
M : Et la fin de service, donc, 6h30 (six heures trente). Donc sur ces dix heures de travail, nous nous organisons sur diffé(…) sur différentes phases : la première correspond à la… à la relève (4) avec le personnel de jour et nous. Donc, « nuit » correspond à la continuité des soins par rapport à la journée. Donc nous voyons tous les malades pour donc faire les derniers traitements de… de la journée, les installer pour la nuit. Ensuite, suit (5) les différentes surveillances qui sont nécessaires en fonction de certains malades, d’où (6) différents soins qui peuvent en découler durant toute la nuit.
J : D’accord.
M : Puis ensuite, il y a après tout ce qui est logistique du service et donc dernière phase, on revoit les malades une dernière fois avec les différents soins.
J : Oui, c’est quand même très suivi.
M : Oui, ça fait quand même dix heures de travail presque non-stop.
J : D’accord. Après, vous… bon, vous rentrez chez vous, c’est (7) à peu près 7h (sept heures) du matin, je suppose que vous devez dormir toute la matinée et une partie de l’après- midi. Est-ce que ça ne vous gêne pas d’être en décalage (8) avec les gens qui travaillent de jour ?
M : Non, vu que le travail de nuit a été un choix, donc je m’adapte et je vis en fonction des heures qui… qu’il me reste.
J : D’accord. Et en ce qui concerne votre confort personnel, est-ce que vous seriez prête à repasser de jour ?
M : Actuellement, non, parce que j’ai encore une fille à charge (9) et donc je ne peux pas me permettre (10) de repasser de jour puisqu’il y a quand même une différence de salaire assez importante.
J : C’est… c’est de l’ordre de (11) combien, si c’est pas trop indiscret (12)?
M : Je pense que le minimum est de 300 euros.
J : D’accord. Et après, en ce qui concerne les… les conséquences sur votre organisme, est-ce que vous avez pu noter certaines différences ? Par exemple, est-ce que vous arrivez toujours aussi bien à dormir de nuit (13), quand vous êtes de repos ?
M : Il est vrai que le… les troubles du sommeil représentent la… le premier… le premier effet néfaste (14). Mais bon, vu que mes enfants sont grands et autonomes, je me retrouve seule à la maison et je peux me permettre de rester jusqu’à 14h (quatorze heures) chez moi. Même si je ne dors pas, je reste… je reste couchée pour essayer de me reposer pour pouvoir assumer la nuit suivante.
J : D’accord. Ben écoutez, merci Monique pour votre témoignage et bonne continuation.
M : Merci à vous.
Quelques explications:
1. Vous vous occupez de quel service ? : question orale, où on met à la fin « de quel service » au lieu de commencer la question par ça.
2. à l’âge scolaire : c’est-à-dire quand ils étaient à l’école maternelle, primaire, au collège ou au lycée. Cela permettait à Monique d’être là quand ils sortaient de l’école et de s’occuper d’eux pour les devoirs par exemple.
3. vu que : comme / puisque
4. la relève : c’est le moment où une équipe prend la place de la précédente.
5. ensuite suit… : Monique aurait dû dire « suivent » car le sujet est au pluriel (« les différentes surveillances »). Mais à l’oral souvent, on commence sans savoir parfaitement ce qui va suivre et on ne se corrige pas toujours.
6. d’où : cette expression exprime la conséquence.
7. c’est 7 heures du matin : on dit aussi « Il est 7 heures du matin ».
8. être en décalage : ne pas vivre aux mêmes heures. (Dormir quand les autres sont réveillés et travailler quand ils dorment.)
9. une fille à charge / un enfant à charge : une fille / un enfant qui n’a pas encore de métier, qui n’a pas fini ses études et dont on a encore la charge financière.
10. ne pas pouvoir se permettre de faire quelque chose : ne pas avoir la possibilité de faire quelque chose/ ne pas avoir le choix
11. c’est de l’ordre de combien ? : ça représente à peu près quelle somme ? On utilise de l’ordre de avec des chiffres quand on veut juste donner une idée de la quantité, de la somme, etc… sans être trop précis.
12. indiscret : elle dit ça parce que les gens en général ne parlent pas de leur salaire. On ne dit pas combien on gagne, ou en tout cas pas avec précision.
13. dormir de nuit : elle devrait dire dormir la nuit. On utilise de avec travailler : travailler la /de nuit. Ou aussi avec être : être de nuit , qui veut dire la même chose.
14. néfaste : négatif
Le travail de nuit : en général de 21 heures à 6 heures du matin. Il est strictement contrôlé en France.
Bonjour. Merci beaucoup pour touts ces enregistrements. Je voudrais savoir si c’est possible d’ajouter les explications de 10 à 14 qui manquent pour cette conversation, et aussi la 15ième pour l’enregistrement Famille nombreuse ou pas? Merci!
J’aimeJ’aime
Bonjour Deborah,
Voilà, c’est ajouté ! Merci d’avoir remarqué ces oublis ! Et si ce n’est pas clair, n’hésitez pas à poser des questions ! A bientôt.
J’aimeJ’aime
Merci Anne!!
J’aimeJ’aime