Ça lui manque vraiment !

Depuis que Manon est petite, elle fait de la danse. L’ambiance des studios de danse, l’atmosphère des galas, tout cela a fait partie de ses semaines pendant des années. Mais maintenant, c’est devenu plus compliqué pour elle de continuer. Et elle le regrette bien !
Allez, Manon, ce n’est qu’une période de transition !


Transcription
M: Manon / A: Anne

A: Alors Manon, dans votre temps libre… Vous en avez un peu quand même !
M: Un peu.
A: Qu’est-ce que vous faites ? Ou qu’est-ce que vous faisiez, parce que peut-être c’est différent (1) maintenant que vous êtes étudiante à Marseille ?
M: Oui. Alors, quand… Depuis que j’ai 6 ans…
A: Oui ?
M: … jusqu’à l’année dernière, je faisais de la danse. Et donc voilà…
A: Vous avez commencé à 6 ans par quoi, alors ?
M: J’ai commencé par de la danse classique, bon, pour les petits, hein ! C’est toujours…
A: Oui, oui, oui. Avec le joli tutu et…
M: Voilà. Exactement ! Et après, vers mes 8 ans, j’ai commencé le modern jazz. Donc toujours en alliant le classique. Et donc voilà. Et j’ai arrêté l’année dernière puisque… puisque j’ai dû venir à Marseille et que j’ai pas trouvé de studio de… de danse ici.
A: Oui, parce que vous êtes du Var (2) et…
M: Voilà, je suis du Var.
A: … c’était là-bas que vous aviez tout ça.
M: Ouais.
A: C’était… quoi ? C’était une même prof qui faisait les cours… enfin de… Non, vous avez pas continué le classique, en fait. Vous avez arrêté ?
M: Non, j’ai arrêté le classique quand j’avais 11 ans. Oui, 11 ou 12 ans et… et je me suis mis (3) entièrement à la modern jazz. Et après, ma… L’année dernière, je… j’ai commencé la salsa.
A: Ah oui ?
M: Tout ça, ouais.
A: D’accord. Et alors, ça voulait dire quoi ? Combien d’heures par semaine ? Enfin, comment ça se passait ?
M: Alors, au début donc, quand j’étais petite, c’était une ou deux heures par semaine. Puis après, plus l’âge augmentait, donc le niveau, on en était à trois, quatre heures par semaine, voire plus (4) le weekend et surtout quand on approche le gala (5).
A:  Oui, alors ?
M: Evidemment. Ah bah…
A: Donc tous les ans, il y avait un gala ?
M: Tous les ans, il y avait un gala. Donc moi qui suis très timide devant des… beaucoup de personnes…
A: Vous avez le trac ? (6)
M: J’avais beaucoup le trac. Mais après quand on y est, c’est vrai qu’on n’y pense pas. On est dans la musique. Puis au fur et à mesure des années…
A: On prend de l’assurance ?
M: On prend de l’assurance, ouais.
A: Oui, oui. D’accord. Parce que c’est un gala… quoi ? Dans un… enfin… ? Ça se passe où ? Ça se…?
M: Ben, ça dépendait des années. Des fois, c’était dans des casinos. Des fois, dans le théâtre, dans un…
A: Avec beaucoup de monde, alors ?
M: Oh oui, il y avait assez de monde, beaucoup de monde, ouais.
A: Tous les parents…
M: Voilà.
A: … les amis des parents, la famille, tout ça.
M: Ouais, ouais.
A: D’accord. Et alors, donc vous dites, bon, vous aviez le trac avant, puis une fois en scène (7)…
M: Ah, une fois en scène, de toute façon , la musique, elle nous emporte et…
A: Oui. Vous oubliez…
M: On oublie complètement qu’il y a des centaines de personnes devant vous, quoi.
A: Oui. Vous avez jamais eu, je sais pas moi, de trous de mémoire, en plein milieu ?
M: Plus… Plus (8) quand j’étais petite, oui, bien sûr. Et c’est ça qui est mignon ! Tout le monde… tout le monde rigole (9), tout ça ! J’ai des vidéos, oui. A un moment, je reste plantée (10) devant tout le monde parce que…
A: Qu’est-ce que je dois faire ?
M: …. j’ai complètement oublié ! C’est rigolo (11), mais bon après, on essaye de… de broder (12)… quand … quand on…
A: Oui, oui, on arrive à se récupérer.
M: Voilà.
A: Et ça se voit moins si on a un petit…
M: Voilà.
A: … un petit trou de mémoire, quoi. Et du coup, je suppose que vous aviez des tas de bonnes copines, quoi, en faisant…
M: Oui, oui, oui. Beaucoup. Bon après, ça changeait d’année en année puisque j’ai changé aussi de… d’école de danse, plusieurs fois, trois fois. Et… Mais c’était bien de… de rencontrer… Puis on… on évolue aussi grâce aux autres danseuse, hein, finalement, donc… C’était intéressant.
A: Ça doit vous manquer, là, non, cette année.
M: Ça me manque beaucoup, ouais, cette année, ça m’a vraiment beaucoup manqué.
A: Oui. C »est toujours un peu compliqué, quoi, quand on entreprend des études supérieures (13). Souvent on est obligé un peu de changer de… de style de vie parce qu’on n’est moins dans… Enfin, on est plus loin de chez soi, et tout ça.
M: Et il faut choisir après… Bon bah, la danse, je pourrai toujours reprendre quand j’aurai pris mes marques (14)…
A: Oui. Vous avez remplacé par quelque chose, là, ou pas, ou pas du tout ?
M: Non, non, non. Et le sport, c’est vrai que ça me manque énormément. C’est…
A: Bah oui.
M: J’ai un grand vide. Et du coup, je suis stressée.
A: Oui, oui, oui. Bon il faut trouver une solution pour l’an prochain, alors !
M: Voilà. Exactement ! Exactement !
A: Parce que c’est vrai que ça fait partie de la vie, quand même, quand on est habitué comme vous.
M: Voilà, quand on est habitué…
A: Depuis l’âge de 6 ans. D’accord. Bah merci beaucoup.
M: Bah de rien.

Quelques explications:
1. peut-être c’est différent: plus correctement, on dit: Peut-être que c’est différent. Et dans un style plus soutenu: Peut-être est-ce différent. Mais ici, c’est de l’oral !
2. le Var: c’est le département à l’est du département des Bouches du Rhône.
3. je me suis mis: Manon devrait faire l’accord au féminin: Je me suis mise à
4. voire plus: et même plus.
5. on approche le gala: il faut dire: quand on approche du gala. (Le verbe approcher est suivi de de dans la majorité des cas.)
6. le trac: c’est l’anxiéte qu’on éprouve quand on doit monter sur scène ou se produire devant un public.
7. une fois en scène: dès que j’étais sur scène.
8. Plus: davantage. (On prononce le « s » à la fin quand il a ce sens-là.)
9. rigoler: rire (familier)
10. rester planté: ne plus bouger, rester sur place.
11. rigolo: amusant. (familier)
12. broder: ici, ça signifie improviser pour que ça ne se voit pas trop.
13. les études supérieures: les études à l’université ou dans une école après le bac.
14. prendre ses marques: trouver ses repères dans une situation nouvelle. (C’est une métaphore qui vient du sport, comme par exemple quand on fait de la course à pied ou du saut en hauteur.)

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