Entre Sharmila la Monégasque et Marseille, c’est de l’histoire récente et de nouvelles expériences.
Mais entre elle et la Croix-Rouge, c’est un engagement de longue date.
Elle nous explique tout ça.
TRANSCRIPTION:
Anne : Bonjour Sharmila. Alors, est-ce que tu pourrais nous dire d’où tu es parce que je crois que tu n’es pas de Marseille ?
Sharmila : Non, effectivement (1), j’habite à 230 km de Marseille, donc une petite ville qui s’appelle Beausoleil, qui se situe près de Monaco.
Anne : Ah ! Ça fait rêver tout le monde, ça, Monaco !
Sharmila : Effectivement ! Très joli, Monaco ! Enfin même la Côte d’Azur est très jolie, très vantée.
Anne : Oui, c’est sûr ! Et il y a une différence énorme quand même entre Monaco et Marseille, donc.
Sharmila : Ah oui, oui, ça n’a rien à voir (2). Monaco, enfin c’est une principauté d’une part. Donc c’est privé. Marseille, c’est une ville française. C’est pas le même gouvernement, c’est pas… on va dire, la même façon de vivre. Monaco, c’est un peu plus un pays riche. ( oui ) Donc les gens sont un peu plus…
Anne : On voit des grosses voitures.
Sharmila : Voilà ! Enfin…
Anne : Oui, oui. Et Marseille, effectivement, c’est beaucoup plus mélangé.
Sharmila : Marseille, ce qui est très bien, c’est que c’est cosmo… cosmopolite. On peut voir de toutes les nationalités. C’est enrichissant comme ville.
Anne : Donc tu n’es pas une Monégasque qui refuse de…
Sharmila : Non pas du tout.
Anne : … d’aller ailleurs. D’accord. Mais alors, ça veut dire que tu… tu vis seule à Marseille, alors.
Sharmila : Oui. J’ai un appart’ (3), un appartement aux Studélites. Donc j’ai ma petite chambre, un studio de 18 m2 ( dix-huit mètres carrés ). Donc j’ai ma propre petite cuisine et… un lit, une table.
Anne : D’accord. Et c’est toi qui fais tout alors ?
Sharmila : Je fais tout : le ménage, la cuisine…
Anne: La lessive.
Sharmila : La lessive, oui, le repassage.
Anne : Oui, oui. C’est la première année que tu fais ça ?
Sharmila :La première année que je fais ça, oui.
Anne : Et tu aimes ou pas, le changement ?
Sharmila : C’est pas… C’est pas difficile. Mais c’est vrai que, au premier abord, c’était un peu… Se retrouver seule, loin de sa famille alors qu’on est tout le temps habitué à rentrer chez soi, à voir ses parents, alors que là, c’est différent. On voit que les murs, quoi (4)! Donc…
Anne : Tu t’es fait des amis ici ?
Sharmila : Oui quand même, beaucoup, puisqu’on est dans des… dans une résidence étudiante, donc ce qu’il y a, c’est qu’il y a pas mal d’étudiants à côté (5). Donc on peut s’entraider.
Anne : D’accord. ( Il ) y a une bonne ambiance.
Sharmila : Très bonne ambiance, oui.
Anne : C’est bien. Et … est-ce que tu as des passions ?
Sharmila : Oui, en fait, j’aime beaucoup la Croix-Rouge. En fait depuis toute petite, j’y ai été (6), depuis huit ans, et j’ai fait du secourisme notamment. Donc c’est aider les gens. Donc en fait, on a le principe que dans les grandes manifestations, on est sur place. Et donc on va, si ( il ) y a une catastrophe, ou si les gens sont malades, faire les premiers soins, les premiers secours avant de les emmener à l’hôpital.
Anne : Tu as appris tout ça.
Sharmila : J’ai appris tout ça.
Anne : D’accord . C’est intéressant, ça.
Sharmila: ( Il ) y a plusieurs diplômes. Donc maintenant, ( il ) y a plusieurs réformes aussi du fait que le secourisme évolue (7). Mais ( il ) y a… Par exemple l’AFPS, le premier diplôme, l’Attestation en Formation des Premiers Secours, qui est sur … qui est sur deux jours généralement et qui apprend les… vraiment les gestes de base avec rien du tout.
Anne : D’accord. Oui, je… En fait, c’est ce que font les… les garçons et les filles qui vont passer… Comment ça s’appelle, là ? Les journées d’Appel ? Quand vous faites la Journée d’Appel (8)?
Sharmila : ( Il ) y a… y a une initiation secourisme. Là, c’est un peu plus poussé.
Anne : D’accord. Oui, parce que c’est sur 2 jours, alors que là, ils n’y vont que…
Sharmila : Que deux heures.
Anne : Que deux heures, en fait.
Nadir : C’est quoi qui t’a amenée à faire ça ?
Sharmila : Alors en fait, j’avais une… une personne que je connaissais très bien, qui était déjà dans la Croix- Rouge et qui m’avait… qui m’avait initiée là-dedans. Et depuis toute petite, ça m’a plu d’entrer, d’aider les gens, de… de pouvoir faire ça. Donc voilà.
Anne :Mais on peut commencer très tôt ?
Sharmila : Oui. On peut commencer parce que la Croix-Rouge où j’étais, ( il ) y avait une section Juniors, qu’on appelait ça Juniors. Donc les petits y allaient le mercredi après-midi. Ils apprenaient à faire les premiers gestes. En fait, ils apprenaient aussi la danse et tout ça. Ils allaient dans des foyers, par exemple pour les personnes âgées, ils faisaient une représentation. Pour les personnes plus… pour les enfants plus défavorisés, on faisait des sorties ensemble. Tout ça. Et après, au fur et à mesure, j’ai appris les gestes de secours et je suis rentrée dans la section Secourisme qui est pour… à partir de seize ans généralement..
Nadir : Vous êtes rémunérés ou c’est du bénévolat ?
Sharmila : Tout est bénévolat
Anne : Ça te prend beaucoup de temps ?
Sharmila : Ça peut prendre beaucoup de temps. Mais bon, c’est bien aussi parce que ça me permet de sortir, de… de ne pas tout le temps rester à la maison, de m’ennuyer.
Anne : Oui, oui. Et puis c’est au service des gens.
Sharmila : Voilà. C’est tout à fait bénévole. Et puis après, ( il ) y a une bonne ambiance aussi, quand on va voir les gens qui… qui ont aidé. On peut discuter, parler, et tout ça.
Anne : D’accord. C’est très intéressant. Merci beaucoup.
Sharmila : De rien.
Quelques explications:
1- effectivement = c’est vrai. Cet adverbe sert à approuver ce qui vient d’être dit.
2- ça n’a rien à voir = c’est complètement différent.
3- un appart’ : abréviation du mot “appartement”, très utilisée à l’oral. On prononce le “t” à la fin.
4- On voit que les murs : il manque “ne”. “On ne voit que les murs” : on voit seulement les murs, pas sa famille.
5- Il y a pas mal d’étudiants : “pas mal de”, c’est un peu moins que “beaucoup”.
6- j’y ai été : normalement, on devrait dire : “J’y suis depuis que je suis toute petite.”
7- Le secourisme : Les Français sont très en retard dans ce domaine. Peu de personnes sont formées contrairement à d’autres pays. C’est en train de changer avec les jeunes.
8- La Journée d’Appel et de Préparation à la Défense ( JAPD ) : Les garçons français ne font plus leur service militaire comme c’était le cas avant pendant un an. Maintenant, garçons et filles vont tous à une journée organisée par l’Armée vers l’âge de 17-18 ans. Ils passent des tests, on leur présente les carrières militaires et ils apprennent les tout premiers gestes de secours.
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