C’est la rentrée et le retour au travail pour beaucoup de Français. Et c’est le moment où on on se raconte ses vacances. Anne est allée à Berlin au mois d’août. Alors voici quelques impressions sur cette belle capitale pleine de contrastes et d’histoire. L’occasion aussi de parler un peu de ce qui est différent par rapport à la France.
TRANSCRIPTION
A : Anne / R : Romain
R : Alors, ces vacances en Allemagne ?
A: Bah écoute, c’était bien, hein ! On est allé… En fait, on voulait aller à Berlin. Donc , voilà. On est allé en… Pas en une fois parce que c’est quand même un peu loin. Et… enfin, ça fait 1 500 km ( mille cinq-cents kilomètres ), quoi, de Marseille à Berlin. Et on a visité un peu mais c’était surtout Berlin qu’on voulait voir, quoi. Voilà.
R : D’accord. Et vous avez fait le…le trajet depuis Marseille ?
A : Bah, oui, oui. On a pris la voiture parce que comme ça, on est assez autonome, en fait. Et on en a profité (1) pour visiter Dresde… puis d’autres coins (2). Mais… Et puis dans Berlin, bah voilà, on a laissé la voiture dans un parking et après on a visité.
R: Donc tout le trajet sur… sur autoroute, depuis Marseille.
A : Oui, oui, oui. Et…
R : Sinon, les autoroutes allemandes, c’est différent des autoroutes françaises ?
A : Bah… Ouais, ouais. Enfin , non, c’est pas différent (3) comme ça, quoi (4), enfin je veux dire « physiquement ». Mais alors, la vitesse, c’est pas la même, hein ! Parce que les autoroutes en Allemagne, bon, c’est pas… c’est pas forcément limité. La vitesse est pas limitée. Et ils roulent très, très vite ! Et puis, il y a que des grosses voitures (5), des BMW, des Mercedes. Ah ouais, c’est pas le même rythme qu’en France, hein !
R : C’est pas la petite Twingo ! (6)
A : Non, c’est pas la petite Twingo ! Et puis après, ce qui est fou, c’est que quand on revient en France, bon bien sûr, il y a plein de radars et tout ça, et la vitesse est limitée à 130 ( cent trente ) et on a l’impression de se traîner (7). Voilà.
R : Et puis sinon, donc à Berlin, donc c’est quand même une grosse… grande… enfin une grande ville. Donc vous avez fait comment pour vous déplacer ?
A : Bah écoute, en fait tu peux… peux faire en métro, en bus et tout ça, mais le truc qui est vachement bien (8), c’est que… il y a des vélos à louer. Et il y a plein de gens qui… enfin des Berlinois qui se déplacent à vélo. Ils ont leur vélo et ils se déplacent. Et nous, on a loué des vélos. Voilà.
R : D’accord.
A : Et… bah c’était pour la journée en fait. Tu prends le vélo à 9 heures et demie et tu le rapportes le soir à 8 heures. Donc tu fais ce que tu veux et tu peux aller partout.
R : D’accord. Et la… la circulation en vélo, c’est comment dans cette ville ? C’est… Par rapport à la France ?
A : Bah écoute, moi, j’appréhendais (9) un peu, parce que je me disais “Bon, une capitale, grande ville” et tout, enfin j’avais peur un peu d’être stressée, tu vois. Et puis alors là, pas du tout ! Parce qu’il y a des pistes cyclables partout, sur les… sur les avenues, tout ça. Et puis quand il y a pas la place vraiment sur la rue, c’est sur les trottoirs, qui sont larges. Et puis tout le monde est habitué, quoi. Tout le monde cohabite, les voitures, les piétons, les vélos. Enfin franchement, c’est… non c’est génial (10), ça, hein !
R : Oui, le vélo a vraiment sa place, pas comme… pas comme en France.
A : Ah oui, oui, oui. Non, et puis partout en Allemagne, quoi, entre les villes, tout ça, il y a des pistes cyclables le long des routes, enfin isolées de la route. Oh non, ça c’est vraiment…
R : C’est comme dans les pays d’Europe du Nord, comme aux Pays Bas…
A : Voilà ! Ah ouais, ouais. Non, mais c’est… c’est vraiment bien. Alors que bon, à Marseille, on en est loin, hein !
R : On connaît pas ça ici.
A : Non. Et puis… Bon, c’est vrai que Marseille, c’est différent parce que… A Berlin, ce qui est bien, c’est que c’est plat. Donc c’est pas difficile, de pédaler, quoi. A Marseille, tout de suite, ça monte (11). Donc ce serait plus dur. Et puis franchement, les automobilistes à Marseille, ils respectent pas les vélos, donc… Voilà. Je crois que c’est pas demain la veille (12) qu’on aura une telle place du vélo dans… dans Marseille. Non, c’était très agréable.
R : Et donc en vélo, vous avez visité quels…quels quartiers de Berlin ?
A : Bah écoute, en fait, c’est ça qui est bien, c’est que tu peux aller partout parce que… Voilà, tu prends ton vélo et bon on a vu surtout évidemment le centre et tout ça. On a vu tu sais les… les restes du mur de Berlin. On est allé à Checkpoint Charlie, on a visité des lieux, tu vois, comme ça, aussi marqués par la guerre. Je sais pas… Il y a… Il y a un mémorial pour les Juifs qui ont été assassinés, tout ça. Enfin bon, il y a des tas de beaux endroits. Et puis… Bah, la Porte de Brandebourg. Voilà. Mais le truc, c’est que c’était les Mondiaux de… d’athlétisme.
R : Oui, donc il y avait du monde. (13)
A : Bah, il y avait du monde. Mais en fait, on s’en est pas vraiment rendu compte (14). Mais par exemple, à la Porte de Brandebourg, il y avait plein d’animations sportives… euh, là, pour les Mondiaux d’athlétisme. Donc ça gâchait un tout… Enfin c’est pas que ça gâchait mais je veux dire, on n’a pas vu la Porte de Brandebourg telle quelle, quoi.
R : D’accord.
A : Voilà. Donc c’était assez marrant (15).
R : Et puis les… Donc vous avez… Enfin vous avez passé une semaine là-bas, donc vous avez dormi à l’hôtel.
A : Oui, oui. On était à l’hôtel. Donc c’est des hôtels sympas, quoi. Et alors, ce qui est génial, c’est les petits déjeuners ! Franchement les petits déjeuners… Enfin je pense pas qu’ils déjeunent comme ça tous les jours mais dans les hôtels, c’est le truc complet, hein !
R : D’accord. Et vous avez mangé quoi ?
A : Bah écoute, les petits déjeuners, tu peux… Enfin, il y a tout. Il y a du sucré, du salé : de la charcuterie, du fromage, enfin je sais pas, des yaourts, des céréales, des fruits. Il y a du pain de toutes sortes. Enfin il y a plein, plein de choses… Des œufs. Bon le problème des fois, c’était de savoir… enfin ce qu’on allait manger… enfin ce qu’on mangeait parce que… Bon là, c’est bien, c’est un buffet, tu vois. Mais quand tu es au resto (16), et que tu lis la carte…
R : Oui, c’est vrai que c’est pas… c’est pas toujours facile. Tu as… Tu as réussi à parler allemand ?
A : Bah… Pff… Un peu, j’avais révisé un peu parce que j’en ai fait il y a très longtemps mais… Non, c’était un peu dur, hein, quand même ! Heureusement bon, il y avait l’anglais qui nous sauvait. Il y a pas grand monde, hein, qui parlait français, en fait ! Juste une petite jeune fille, à un moment donné, pour vendre des glaces. Elle était toute contente de nous dire « Ah, vous êtes français… » Et elle était toute contente de parler français. Mais sinon (17), non, c’était…c’était l’anglais. Et…
R : Donc des fois c’ était la surprise dans l’assiette !
A : Ouais, ouais ! Parce que, bon, on avait un tout petit dictionnaire, tu sais, mais il y a pas tous les mots, évidemment. Alors des fois, on savait même pas si c’était de la viande, du poisson ou quoi ! Mais…
R : Il y a pas eu de mauvaises surprises ?
A : Non, bah écoute, non, c’était… c’était rigolo (18), quoi ! En fait, c’était un peu au petit bonheur la chance (19) ! Et… Non, bah, c’est bon de toute façon. Voilà. De la choucroute. Tu vois. Beaucoup de trucs (20) avec du chou et tout. Non, c’est bon, c’est très bon.
R : D’accord. Donc c’est une… une très belle ville.
A : Oui, oui, oui. Le truc, ah oui, à propos des restos aussi, un truc différent, c’est que… Bon en France, on donne pas de pourboire au serveur, maintenant (21). C’est fini, quoi. Avant, oui mais maintenant, c’est fini. C’est… Le service est compris Et en Allemagne en fait, il y a des endroits, il est inclus mais il y a des tas d’endroits, il est pas inclus. Et nous en fait, on savait pas très bien comment il fallait faire, tu vois, si il fallait laisser de l’argent sur la table ou combien on laisse et tout. Et je me suis dit « Bon, voilà, c’est ça, quoi, les touristes français, ils ont pas l’habitude de laisser des pourboires ». Et après, on a la réputation d’être vraiment des rats (22) , tu vois ! D’être des mauvais touristes…
R : C’est pas la même culture.
A : Bah non, non non. C’est des petits trucs bêtes. Mais comme en France on laisse pas de pourboire… Bon on peut laisser un pourboire, mais personne sera choqué si on n’en laisse pas. C’est vrai que c’est différent. Enfin, voilà !
R : D’accord.
Quelques explications :
1. on en a profité = on a profité de l’occasion pour…
2. d’autres coins = d’autres endroits. ( mot plus familier )
3. c’est pas différent : il manque « ne » dans cette phrase négative, comme dans beaucoup d’autres à l’oral, quand on ne surveille pas spécialement sa façon de parler. = Ce n’est pas différent.
4. quoi : ça ne veut rien dire ici. C’est un tic de langage fréquent.
5. il y a que des grosses voitures = Il n’y a que des grosses voitures = seulement des grosses voitures.
6. une Twingo : c’est la plus petite voiture produite par le constructeur automobile français Renault. C’est une voiture très vendue en France, souvent comme deuxième voiture.
7. se traîner : rouler très lentement.
8. vachement bien = très bien. (Mot très familier, seulement à l’oral. )
9. appréhender : être inquiet par avance.
10. génial = super
11. ça monte = ce n’est pas plat. Les quartiers à Marseille ne sont pas tous au niveau de la mer.
12. Ce n’est pas demain la veille : cette expression signifie que ce n’est pas pour bientôt. On ne verra pas ça dans un proche avenir.
13. Il y avait du monde = il y avait beaucoup de gens. Mais ce n’est pas très naturel de dire « Il y avait beaucoup de gens ». On préfère utiliser des phrases avec « monde » : Il y a beaucoup de monde.
14. On ne s’en est pas vraiment rendu compte = on ne s’en est pas vraiment aperçu. Ce n’était pas très visible.
15. marrant = amusant. ( Mais c’est plus familier )
16. le resto : abréviation orale pour « restaurant »
17. sinon = dans le cas contraire / dans les autres cas
18. rigolo : mot familier = amusant (mot normal ), marrant ( familier )
19. au petit bonheur la chance : expression qui signifie « au hasard »
20. un truc : mot familier quand on ne fait pas l’effort de chercher le mot parfaitement approprié = une chose. A utiliser à l’oral dans des conversations familières seulement.
21. En France, le service est compris dans le prix qu’on doit payer au restaurant ou dans les cafés. On ne laisse pas de pourboire.
22. des rats : c’est de l’argot pour désigner des gens qui ne sont pas généreux, qui sont avares, qui ne veulent pas dépenser leur argent.