Aimez-vous travailler en groupe ou trouvez-vous que vous êtes plus efficace quand vous travaillez seul ? Au bout de leurs deux années à l’IUT, Nawal, Christelle et Shainesse ont leur idée sur la question.
Transcription :
S : Shainesse / C : Christelle / N : Nawal / A : Anne
S : Nous, on connaissait pas vraiment le projet, mais quand… Enfin, moi, perso (1), je connaissais pas vraiment le projet. J’ai juste vu « Apprendre à parler français », etc., je me suis dit : « Ah, ça, c’est bien ! » Mais…
N : Bah moi, tu vois, ça me faisait pas envie au départ. (2) La manière dont c’était présenté…
A : Oui, vous l’aviez dit au début, oui.
N : Oui, voilà. La manière dont c’était présenté, je me suis dit…
A : Vous vouliez faire quoi, à la place ?
N : Quelque chose en rapport avec le sport.
A : D’accord.
N : Voilà, mais c’est juste une question de goûts, vraiment. Là, je me suis dit : « C’est pas trop non plus ton… ton…. ton genre, ce que tu aimes ». Je me suis dit : « Tu aimes pas trop t’exprimer, tu aimes pas aller vers les gens. Tu vas pas leur demander de les enregistrer, c’est pas possible ! »
A : ça vous stressait un peu ?
N : Bah oui. Mais après, ça va. Je me suis permis de donner mes opinions, d’échanger avec les autres, sachant que j’aime pas non plus travailler en groupe, donc…
A : Bon, il y avait beaucoup de choses qui étaient…
N : Ah, non, c’était un gros défi même ! Ça c’est plutôt bien terminé.
A : Eh bah, c’est bien !
N : Oui, ça m’a apporté aussi. Non seulement on apporte aux gens dans ce projet, mais ça nous apporte aussi. C’est cool.
A : Vous aimez pas travailler en groupe ?
N : Non.
A : Ah bon, pourquoi ?
N : Bah j’ai du mal (3). J’ai du mal quand quelqu’un soumet une idée qui nous motive pas forcément, c’est compliqué de lui dire que ça nous plaît pas et en même temps, c’est compliqué aussi de s’adapter si vraiment nous, on trouve ça… c’est pas bien, quoi, donc…
C : Je te comprends, oui.
N : Ah vraiment, c’est… C’est un calvaire (4) pour moi !
A : C’est vrai ? Ça vous a fait ça à l’IUT ? Il y a eu… je sais pas… des travaux de groupe ?
S : A l’IUT, il y a que ça, hein !
N : Bah, concrètement, je travaille toujours avec les mêmes personnes, parce que j’ai l’habitude de travailler avec ces personnes-là. Je sais que je vais m’entendre avec eux, quoi… On va faire le travail au même moment, c’est-à-dire très, très tard au dernier moment ! Alors, je veux pas quelqu’un qui me dise : « Ouais bon alors, il est 15 heures, tu te dépêches, hop, hop, hop, on y va. » C’est insupportable ! Bon voilà. Après, voilà.
A : Mais vous avez toujours pu choisir les gens avec qui vous travaillez ou il y a des profs qui imposent… ?
N : Toujours. Non, toujours. Sinon, je suis même prête à dire : « Bah écoutez, moi, je travaille seule. Ça me dérange pas de fournir une plus grosse quantité de travail. »
A : Christelle, vous aimez bien travailler en groupe ?
C : Ça dépend avec qui, parce que… Bah, la semaine dernière, c’était en… dans une matière de calculs, tout ça, on a fait un partiel (5) mais en groupe. Donc on était en trois groupes. Il y avait… Voilà, il a fait un groupe avec deux, trois personnes qui sont vraiment, vraiment jamais, jamais là, quoi ! C’était la première fois qu’ils venaient dans son cours !
A : C’est vrai ?
C : Donc, bon voilà, se retrouver avec…
A : Et vous êtes tombée (6) avec des gens comme ça ?
C : Voilà.
A : Et alors, comment ça se passe du coup ? C’est vous qui avez dû prendre en charge plein de choses ou ils se sont impliqués ?
C : Non, ils se sont pas impliqués, ils sont partis se chercher une boisson. Donc bon… ça énerve un peu, franchement !
A : Un peu beaucoup ! (7)
C : Un peu beaucoup !
A : Et alors, comment vous avez fait ? Vous avez râlé ? (8) Vous avez fait ? (9)
C : Bah, du coup, j’étais pas quand même… On était cinq, donc sur les cinq, il y en avait quand même trois qui…
A : … qui travaillaient.
C : qui travaillaient, mais… enfin, j’avais pas du tout l’habitude de travailler avec eux. Donc j’avais une idée, ils en avaient une autre, ça…
A : Oui, au niveau efficacité, c’est pas évident.
C : C’était pas du tout ça., hein ! (10)
A : Et ça s’est fini comment ?
C : Bah, ça s’est fini… bon, plutôt bien mais on va voir la note après !
A : Et les non impliqués, ils ont… ils auront la même note que tout le monde ?
C : Non, non. Parce que le prof, il a vu quand même qu’ils étaient…
A : Il différenciait quand même en fonction…
C : Enfin, j’espère ! Parce que après, souvent, entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font, il y a pas trop de différence. On verra.
A : Et au boulot (11) par exemple, vous travaillez en équipe ?
C : Non, au boulot, toute seule.
A : Ah ! D’accord. D’accord, d’accord.
A : Et Shainesse,vous ? Travailler en équipe ? (12)
S : Moi, pareil (13). Si je peux travailler seule, je le fais toute seule. Parce que en fait, en… ce que j’aime pas en équipe, c’est quand les personnes parlent plus que ce qu’elles font en fait.
A : Oui.
S : Je déteste vraiment les personnes qui mettent la pression pendant toute la semaine et qui au final, en fait, quand tu regardes ce qu’ils ont fait, bah ils ont pas fait grand chose en fait. Et…
A : Parce que ça se passe comme ça ? Il y a des… C’est quoi, c’est des…
S : Ouais, franchement…
A : Des meneurs dans l’équipe ? Et puis en fait…
S : Non, c’est pas du tout des meneurs, mais c’est juste des gens qui sont stressés mais qui veulent pas travailler en fait. Alors que moi, je veux pas travailler, mais je vais pas stresser les gens à côté. Par exemple, moi j’ai travaillé souvent avec des gens qui venaient la veille : « Qu’est-ce qu’on va faire ? » Et moi, j’étais là : « Bah, tu étais où pendant deux semaines ? Pourquoi tu m’as jamais posé de questions ? Enfin voilà, quoi, on se voit tous les jours, tu m’as jamais posé de questions mais à minuit, tu m’envoies un message pour me dire : Qu’est-ce qu’on va faire ? » Alors que moi, je suis déjà en train de pleurer : Mais qu’est-ce que je vais faire ? Mais je sais que je vais avancer en silence, que je vais le faire, et que après, j’irai lui dire… En fait, vous voyez ce que je veux dire ? C’est la pression, alors que tu fais rien.
A : Oui, oui. C’est pas cohérent.
S : Et aussi… C’est pas du tout cohérent en fait. Et c’est énervant, surtout quand tu fais pas la même chose en retour. Et aussi, je pense que c’est ça, c’est le respect, déjà, avant tout, de… Et aussi, voilà, de comprendre les autres et tout, et d’essayer de les amener vers ce que toi, tu veux mais en essayant de faire en sorte qu’ils aiment aussi ce que tu veux ou aller vers ce qu’ils veulent… enfin, essayer de se comprendre.
A : Oui, arriver à faire une synthèse aussi de tout ça.
S : Voilà. Et pas se sous-estimer, les uns les autres. Pas partir avec un a priori, genre « Non, elle, elle va faire n’importe quoi. » Parce que dès qu’elle dira des choses qui seraient peut-être intéressantes, eh bah, tu diras non, parce que tu es persuadée qu’elle est pas capable.
A : Ne pas être assez à l’écoute et ouvert, et de se dire : je peux partir de ça pour faire quelque chose de plus…
S : Ouais, c’est ça.
A : Auquel on n’avait pas pensé forcément au début et ainsi de suite.
S : Mais bon, à l’IUT, on a eu beaucoup de travail en groupe, et je pense que ça nous a toutes…
N : Ouais un peu trop même !
S : Ouais, ça nous a toutes un peu gavées (14), mais au final, on a appris des choses, quoi. En fait, ça dépend des groupes.
Des explications :
1. perso : abréviation de Personnellement. (familier) On dit ça au lieu de dire par exemple : En ce qui me concerne
2. au départ : au début
3. j’ai du mal : c’est difficile pour moi
4. un calvaire : une situation très difficile, une vraie épreuve
5. un partiel : à l’université, il s’agit d’un examen, d’un test.
6. Tomber avec quelqu’un : se retrouver dans le même groupe que quelqu’un sans l’avoir choisi.
7. Un peu beaucoup : ces mots ne vont pas ensemble. Donc ici, c’est pour insister sur le fait que c’est très énervant.
8. Râler : se plaindre et protester (familier)
9. vous avez fait ? : la fin de la phrase est sous-entendue : Vous avez fait le travail ?.
10. C’était pas du tout ça : ça ne marchait pas bien, c’était compliqué (familier)
11. au boulot : au travail (familier)
12. Travailler en équipe : ce qui est sous-entendu, c’est : Que pensez-vous du fait de travailler en équipe ?
13. Pareil : c’est pareil, c’est la même chose (familier)
14. ça nous a gavé(e)s : ça nous a vraiment agacé(e)s, nous n’avons pas apprécié du tout. (familier)
excellent travail comme toujours! Juste une petite question si vous avez le temps pour repondre: « tu m’as jamais posé de questions »….. pourquoi « de » et pas « des » ?
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Je ne suis pas francophone, alors peut-être j’ai tort, mais quand il s’agit de ce qu’on n’as pas, on utilise <> au lieu de <> pour les mots singuliers et pluriels, également. D’autres exemples: <>. Réponse: <> ou <>.
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En utilisant la négation on dit « de » et pas « des », donc par exemple: je n’ai pas de questions, je n’ai jamais de questions.
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étant donné que je suis arrivé en retard la vérité j’ai pas eu le temps de lire vos commentaires à propos de ce thème si je peux dire comme ça ..mais j’aime pas trop le solo moi …
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Bonjour, je voudrais savoir laquelle des deux forme est correcte est pourquoi:
Il est dans le jardin
Il est au jardin
Elle est à l’école
Elle est dans l’école
J’étais à Lyon
J’ai été à Lyon
J’étais heureux
J’ai été heureux
Merci de votre aide
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Bonjour :-),j’aime beaucoup votre site,ça nous aide à apprendre le français,je vous souhaite une bonne continuation, j’attends avec impatience la nouvelle équipe! Salut.
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