Pendant leurs études à l’IUT, les étudiants sont tous responsables d’un projet, qu’ils doivent mener à bien en équipe. (France Bienvenue est un des projets de notre département.) Mais il y en a beaucoup d’autres, très différents les uns des autres. Il y en a pour tous les goûts et toutes les compétences. Voici aujourd’hui une petite conversation enregistrée il y a quelque temps avec Baptiste et Joey. Ce jour-là, installés dans le couloir du département, ils étaient préposés à la vente de gâteaux, de bonbons et de boissons, afin de récolter les fonds nécessaires à la réussite de leur projet.
Transcription
B : Baptiste / J : Joey / A : Anne
A : Bonjour. Alors, bah je vois que vous avez des bonnes choses, là. Donc il y a quoi à vendre ?
B : Alors nous avons des paquets Haribo, des crêpes, des muffins, des Kinder.
A : Ouais.
B : Donc voilà, c’est pour le projet Secourisme.
A : Oui, alors, qu’est-ce que c’est, ce projet, donc ?
B : Alors, ça consiste à faire passer le projet Secouriste et Civique de niveau 1 (1), qui est très apprécié dans les entreprises et donc, ça permet aux étudiants de passer ce diplôme gratuitement, au lieu de 60 euros.
A : Ah, c’est ça. Normalement, c’est…, oui, ça coûte un petit peu cher quand même. Mais on apprend quoi ? Les premiers gestes ? C’est ça ?
J : Bah oui, les premiers gestes, toutes les positions de sécurité qu’il faut appliquer en cas de…
A : D’accident, enfin, oui…
J : D’accident, voilà, et de… Entraînement sur des mannequins et voilà, après…
A : D’accord. Vous savez faire, vous ?
J : On l’avait fait à la Journée d’appel (2), et justement, après, il y a beaucoup de… beaucoup qui oublient. Après, ça permet de remémorer (3) aussi comment on fait.
A : Oui, parce que c’est vrai que vous les jeunes, maintenant, vous faites ça systématiquement pendant la Journée d’Appel. Moi, j’ai jamais fait, hein, évidemment ! Je sais pas du tout et même en tant que prof, quoi, c’est un peu… enfin, on est en contact avec… enfin, avec du public, quoi, donc ça pourrait être nécessaire.
B : Oui, voilà.
A : Donc… Oui, oui, d’accord. Et alors, comment ça va se passer ? Il y a… Il faut un peu de temps quand même.
J : Pour le faire, bah ça se fait sur… sur deux demi-journées, on le fait, d’environ quatre heures.
A : Ah ouais, c’est long quand même !
J : Oui, c’est long, c’est sûr que bah justement, c’est…
A : C’est intense.
J : C’est intense. Bah du coup, ça fait huit heures en tout, comparé justement au… à la Journée d’Appel où ça dure même pas une heure, quoi, du coup…
A : Ah oui !
J : C’est vraiment intensif et approfondi, donc ça permet pas mal de retenir de choses, quoi. Donc voilà.
A : D’accord. Et qui est-ce qui…
B : C’est en fonction des étudiants.
A : Oui ?
B : C’est en fonction des étudiants, c’est soit les premières années (4) qui ont le lundi après-midi de libre, donc pour eux, ce sera le lundi après-midi. Et pour les secondes années, ce sera le jeudi après-midi.
A : D’accord, mais quatre heures, quoi.
B : Quatre heures.
A : Et c’est un groupe de combien ? Enfin, il faut pas dépasser combien… je sais pas ?
B : Alors, on a une limite de cinquante personnes, à inscrire.
A : Ah quand même !
J : Donc deux groupes de vingt-cinq environ.
A : Ah oui, d’accord. Et qui est-ce qui vient faire ça, alors ? C’est les pompiers ? C’est quoi ?
B : La Croix Blanche. C’est une association de secouristes français.
A : D’accord. Et vous, vous avez déjà… enfin, vous avez fait donc avec la Journée d’Appel ?
B : Moi, je l’ai pas fait la Journée d’Appel, mais je l’ai faite avec le Service Militaire, le service militaire si on peut appeler ça comme ça.
A : Ah oui, c’est vrai. Oui, oui.
B : Donc…
A : Vous êtes dans une voie un peu plus spéciale (5), donc vous savez faire.
B : C’est ça.
A : Vous avez déjà eu à vous servir de ces gestes ?
B : Une fois. Une fois, quand j’étais… parce que je suis animateur (6) à Allauch, donc…
A : Avec les enfants ?
B : Une fois, on a eu un cas un peu… un peu grave. Donc il y avait que moi qui savais à peu près comment faire ça, donc…
A : Ça doit faire peur, ça !
B : C’est intense sur le coup parce qu’on sait que… qu’il y a une responsabilité derrière. Donc après, c’est…
A : C’était quoi ? Un enfant ? Enfin, il est…
B : C’était un enfant, oui, de… de dix ans. Il devait avoir dix ans.
A : Et alors, il est tombé ? Ou…
B : Il a fait un… Il a fait un malaise (7).
A : Ah oui !
B : Donc du coup,bon, moi, j’ai dû faire ça et j’ai dit à un de mes collègues d’appeler la… les pompiers et la police.
A : Oui, en attendant les secours. Dis-donc ! (8) Et il y avait que vous qui saviez faire ça ?
B : Il y avait que moi qui étais là et qui savais faire ça. Mais on n’était que trois, donc les deux autres ne s’y connaissaient pas (9) vraiment.
A : Oui. Oui, oui. Il faut pas paniquer, hein, en tout cas !
B : Faut essayer de pas paniquer, ouais.
A : Oui, oui. D’accord. Bon, bah c’est bien. Alors, bah je vais vous prendre… Alors donc là, vous avez besoin en fait de financer le projet ? Pourquoi ?
B : C’est ça, parce qu’on a réussi à avoir une certaine somme déjà…
J : Une subvention. (10)
B : On est passé en commission (11) au FSDIE. Et ensuite, donc là, on… on va combler (12)…
A : Et c’est pour quoi ? C’est pour que ce soit gratuit, pour les étudiants ou… ?
B : Voilà, c’est pour…
A : Enfin… ou qu’ils aient à payer le moins possible ?
J : C’est ça.
B : C’est pour ça, oui.
A : D’accord. Et vous avez déjà beaucoup d’inscrits ?
B : On doit en avoir une dizaine pour le moment. Parce qu’on a quelques dossiers incomplets aussi. Il faudra qu’on contacte les personnes pour leur dire de… de ramener les documents qui manquent.
A : D’accord. Est-ce que je peux m’isncrire, moi ?
J : Bien sûr.
A : Vous prenez les profs cette année ou pas ? L’an dernier, je crois qu’ils les prenaient. Mais…
B : Je pense que… vu qu’on n’a pas beaucoup d’inscrits, enfin…comparé à la limite, je pense qu’ils voudront… qu’ils vont aussi ouvrir aux professeurs. D’ailleurs, on a un gars (13) de la maintenance qui a voulu s’inscrire. Bon, lui, je sais pas si ça va le faire (14) mais bon, on a inscrit son nom quand même.
A : D’accord. Bah écoutez, moi, si il y a de la place, si je prends la place de personne…
J : Bah vous avez la fiche, là, comme vous voyez.
A : Je veux bien, ouais. Je vais faire ça.
J : Prenez une fiche, si vous voulez.
A : Bon, bah je vais remplir la fiche.
B : Il y a juste un chèque de caution (15) à ramener et c’est bon.
A : Je vous la redonnerai. Oui ? Et puis, bah je vais prendre… Moi, je vais prendre trois crêpes.
B : Trois crêpes ?
A : Oui, mais comme ça, juste comme ça. Sans rien.
J : Sans rien ? A l’intérieur ?
A :Oui, sans rien. Oui, je sais que ça suprend toujours mais…
J : D’accord. Vous les faites vous-même chez vous, c’est ça, après.
A : Non, non, non, non ! Mais moi, d’abord, je les aime comme ça, sans rien.
B : D’accord.
A : Puis comme je vais remporter, là, oui, pour un de mes fils, si je mets du Nutella (16) et tout… On le mettra à la maison, ça sera plus facile.
B : D’accord, très bien. Je vous la mets dans un sopalin (17) aussi ou…
A : Ouais, voilà, je sais pas, vous avez un petit…
B : On a du sopalin.
A : Oui, voilà, parce que moi, après, je peux le ranger dans un petit…dans mon sac, là, il y a pas de…
J : D’accord.
A : Donc vous m’en mettez trois, puis voilà. Et puis peut-être… Ouais, c’est mauvais (18), ça ! Des fraises !
J : Des fraises Tagada.
(Coucou, Anne)
A : Les horribles (19) fraises tagada. Comment résister ?
J : C’est addictif.
A : Complètement ! Vous aimez ça ?
J : Ah oui ! J’adore !
A : D’accord. Bon bah, je vais prendre ça. Donc ça fait combien (20), alors ? Trois crêpes et…
J : Trois crêpes, trois euros.
B : Quatre euros cinquante.
J : Et un bonbon, un euro cinquante le paquet.
A : D’accord. 4€50. J’ai que… J’ai pas de monnaie (21). J’ai dix euros. Ça vous embête ? (22)
B : On vous rend la monnaie.
A : Vous avez la monnaie ?
B : Tu l’as mis où, le… ?
A : Bah merci bien.
J : Il y a pas de quoi. (23)
Quelques explications :
1. le PSC1 : Il s’agit d’une formation qui donne un certificat de secourisme. Ce sigle signifie Prévention et Secours Civiques de Niveau 1. C’est une formation pratique avec des mises en situation pour acquérir les bons réflexes et les bons gestes dans des situations d’urgence, en attendant les secours.
2. La Journée d’Appel : il n’y a plus de service militaire obligatoire en France. Tous les jeunes, un peu avant 18 ans en général, doivent passer une journée dans un centre militaire, où ils passent des tests, font une courte formation aux premiers secours et on leur fait une présentation des carrières dans l’Armée.
3. Remémorer : il faut dire « se remémorer », synonyme de se rappeler.
4. Les premières années : c’est comme ça qu’on désigne l’ensemble des étudiants de 1ère année. On ne fait pas la liaison, alors que si c’est vraiment une expression de temps, on la fait, par exemple dans : Il a passé se premières années en Italie.
5. Une voie un peu spéciale : Baptiste est réserviste et suit des entraînements militaires réguliers. En cas de guerre, il serait appelé au combat.
6. Un animateur (féminin : une animatrice) : son métier consiste à s’occuper des enfants et des ados dans des centres de vacances par exemple.
7. Faire un malaise : on peut dire aussi : Il a eu un malaise. Cela signifie qu’il a perdu connaissance, qu’il s’est senti très mal.
8. Dis-donc ! : c’est une exclamation.
9. S’y connaître : savoir faire quelque chose dans un domaine précis.
10. Une subvention : une aide financière de l’Etat, ou d’une ville par exemple, qui aide un projet particulier.
11. Passer en commission : le dossier est étudié par un groupe de personnes qui prennent ensemble une décision, ici pour attribuer de l’argent à certains projets.
12. Combler : il veut dire « combler la différence », car la subvention ne couvre pas la totalité du coût de la formation.
13. Un gars : un homme (familier)
14. je ne sais pas si ça va le faire : si ça va marcher. (familier)
15. un chèque de caution : c’est un chèque qui sera encaissé si la personne qui s’inscrit ne vient pas au dernier moment.
16. Le Nutella : c’est une pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes.
17. Du sopalin : à l’origine, c’est le nom d’une marque de papier essuie-tout. C’est devenu un mot qu’on utilise même si l’essuie-tout n’est pas de cette marque.
18. C’est mauvais : mauvais pour la ligne, et pas très sain à manger à cause du sucre, des colorants, des conservateurs, etc.
19. horribles : elles sont horribles par leur composition et parce que quand on commence, on ne peut plus s’arrêter d’en manger. Mais c’est bon !
20. Ça fait combien ?: c’est une manière de demander le prix, notamment quand il faut additionner le prix de plusieurs produits.
21. Je n’ai pas de monnaie : cela signifie qu’on ne peut pas faire l’appoint, qu’on est obligé de donner davantage (un billet) et il faudra donc que le vendeur nous rende la monnaie.
22. Ça vous embête ? = Est-ce un problème ?
23. Y a pas de quoi : on peut dire aussi : De rien. Ou bien : Je vous en prie. (qui est plus soutenu)
Trés utile, comme toujours…. J’ai seulement un petit doubt: « C’est une association de secouristes français. » Pourquoi pas « françaises » (en plural… secouristeS) ou « française » (en féminin …. LA association) ?
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Bonjour,
L’adjectif français s’applique ici au nom masculin pluriel secouristes.
Ce sont donc bien des secouristes français. Au pluriel, l’adjectif masculin français ne change pas : un secouriste français => des secouristes français.
A bientôt et n’hésitez pas à poser des questions.
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merci beaucoup!
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