Très bien dit (1)

L’an dernier, juste avant que l’IUT ferme en mars, Jean-Michel a participé à un concours un peu spécial et il a souhaité vous faire partager cette expérience dont il se souvient très bien. C’était très nouveau pour lui.

Transcription
JM : Jean-Michel / A : Anne

A : Bonjour Jean-Michel.
JM : Bonjour madame. Comment allez-vous ?
A : Ça va. Et vous ? C’est presque les vacances pour moi, donc c’est bien !
JM : Ça va. Moi, ça va aussi.
A : Il y a un an, vous avez fait quelque chose où vous avez participé à un événement qui… dont je me souviens très bien. Et voilà, j’aimerais qu’on parle de ça aujourd’hui. Vous pouvez expliquer un peu ?
JM : Oui, pas de problème. Il y a un an, j’avais participé au concours d’éloquence.
A : Oui.

JM : On doit parler devant plusieurs personnes. Donc là, on était à peu près cent. Il y avait tout l’IUT, toutes les classes réunies et il faut parler un peu de manière théâtrale, parler de manière éloquente justement. A l’origine, donc c’est monsieur Bernard qui avait organisé ça, notre prof d’Expression et Communication.
A : Oui.
JM : Donc lors d’un exercice (1), il fallait écrire un texte et présenter ce texte à la classe. Donc en plus, on était en demi-groupe, donc il y avait que quinze personnes. Donc j’étais pas vraiment stressé ou autre, donc ça allait. J’avais eu 19 ou 20.
A : D’accord, c’était l’épreuve de sélection, quoi, en quelque sorte, présélection.
JM : En fait, c’était pas vraiment une épreuve de sélection, c’était plus un exercice.
A : Oui.
JM : Et cet exercice-là, oui, effectivement, dans le sens où il a permis de recruter en fait les élèves, parce que ceux qui avaient les meilleures notes ou ceux qui voulaient pouvaient participer.
A : D’accord. Et vous, vous vous êtes décidé (2).
JM : Monsieur Bernard, quand il m’a donné ma note, il m’a dit « Jean-Michel je t’ai inscrit au concours d’éloquence ». Et du coup, je lui ai pas dit non et j’y suis allé. Et en fait, j’étais plutôt content d’y aller quand même.
A : Oui, oui. Oui, parce que au départ, c’est pas quelque chose que vous auriez imaginé faire.
JM : Non, je voyais pas trop l’intérêt (3) au début.
A : Oui.
JM : Et je me suis dis que peut être, ça pourrait m’apprendre des choses et c’est vrai que j’étais plutôt content de le faire, en soi, parce que j’ai appris à mieux parler, à plus poser ma voix.
A : Oui.
JM : Alors, après, il y a quand même une grosse différence entre parler de manière improvisée et parler avec un texte déjà préparé qu’on a travaillé. C’est deux choses totalement différentes. Souvent, par exemple, en classe, certains professeurs pensent que forcément, vu qu’on (4) a fait le concours d’éloquence, quand on va parler à l’oral, on va avoir une prestance (5), on va avoir… On va pouvoir poser bien comme il faut nos mots, alors qu’en fait, ça n’a rien à voir (6). C’est vraiment… Il faut vraiment un temps de préparation, c’est des exercices totalement différents.
A : D’accord. Mais qui est-ce qui vous a fait travailler ça, parce que monsieur Bernard, bon, il fait communication (7) mais c’est lui qui vous a fait travailler ces techniques finalement?
JM : Alors, oui, et en plus de ça, on a eu un autre cours. Donc au début, monsieur Bernard, il nous avait demandé d’écrire un texte sur des thèmes, il nous a lu les textes, il nous a dit comment l’améliorer etc. et après ça, du coup, on l’a retravaillé. De toute façon le texte, c’est ce qu’on va travailler le plus parce que chaque mot est important.
A : Oui
JM : Et justement, après, on a eu une journée de préparation. Donc monsieur Bernard, en fait, il connaissait quelqu’un qui avait préparé notamment des personnes qui passent à la télévision sur comment parler, sur la gestuelle (8), sur comment poser la voix, sur comment dire tel ou tel mot, comment se détendre (9), comment ne pas stresser devant un public.
A : Ah oui !
JM : Et justement, ça, c’était très intéressant et personnellement, c’est ce qui m’a le plus plu (10), parce que monsieur Bernard, effectivement, c’est un professionnel, entre guillemets (11). Il est enseignant-chercheur. Mais c’est vrai que voir un vrai professionnel qui a fait passer des gens qui étaient à la télé, c’était un peu plus impressionnant et il avait d’autres techniques plutôt intéressantes.
A : D’accord. Et par exemple, vous, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ou apporté alors, dans ce que vous avez découvert, comme ça ?
JM : Moi, ce qui m’avait marqué, c’était vraiment les exercices qu’on a fait. Avant même de parler, on avait fait beaucoup de choses sur la gestuelle, pour se détendre, un peu comme au théâtre par exemple, où ils font des exercices un petit peu avec la voix ou avec les gestes, où ils doivent bouger dans tous les sens, où ils doivent parler, faire différents tons de voix, etc. Ça, ça m’avait beaucoup marqué, et ce qui m’avait … Et ce qui m’a beaucoup apporté, c’est surtout au niveau de la rapidité du langage. Quand je parle à quelqu’un, j’ai tendance à parler très vite et vraiment, le… Monsieur Bernard et l’intervenant m’avaient vraiment parlé de ça, sur le fait de parler extrêmement vite.
A : Oui.
JM : Parce que justement, plus je vais parler vite, moins on va me comprendre et vu que c’est de l’éloquence, il faut quand même qu’on soit compréhensible.
A : D’accord. Oui, oui. C’est vrai que moi, j’ai remarqué souvent, parmi les étudiants, enfin… parce que voilà, vous êtes jeunes, il y en a qui parlent très, très vite, en français et c’est vrai que ça peut être quand même un peu gênant en fait. Donc d’accord, donc vous avez pris conscience de ça et vous avez travaillé. (A suivre la semaine prochaine)

Des explications :

  1. lors de : pendant
  2. se décider : prendre la décision de faire quelque chose
  3. je ne voyais pas trop l’intérêt : ça ne me paraissait pas vraiment intéressant
  4. vu que : comme / puisque (un peu familier, oral)
  5. avoir de la prestance : avoir une allure imposante, qui paraît facile
  6. ça n’a rien à voir : c’est complètement différent / Il n’y a rien de commun entre deux choses
  7. il fait communication : il enseigne la communication
  8. la gestuelle : la façon dont on fait des gestes, dont on bouge son corps
  9. se détendre : ne pas se crisper
  10. ce qui m’a le plus plu : (du verbe plaire) ce que j’ai le plus apprécié. On peut dire aussi : ce qui m’a plu le plus.
  11. entre guillemets : Jean-Michel veut nuancer ce qu’il dit.

Pour simplement écouter cette conversation :

Très bien dit – France Bienvenue

Et vous, racontez-nous :
– Avez-vous déjà participé à un concours d’éloquence ?
– Etes-vous à l’aise quand vous devez parler en public ?

Si vous voulez en savoir plus sur ces concours, voici un article qui fait le tour de la question et explique pourquoi ils sont devenus à la mode dans les universités et les écoles françaises.

A la semaine prochaine, avec la fin de cette conversation.

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