
Que se passe-t-il quand on doit parler en public et qu’on a quand même un peu le trac ? Comment gérer le stress qui monte ? Voici aujourd’hui la fin de la conversation où Jean-Michel revient sur le concours d’éloquence auquel il a participé l’année dernière.
Transcription
JM : Jean-Michel / A : Anne
A : Pendant le concours lui-même, le jour J, est-ce que vous… quand vous avez vu les quelque (1)… Combien ? Deux cents étudiants en face de vous… est-ce que vous avez eu le trac (2) ?
JM : Forcément (3). En fait, on n’était pas 200. Il y avait un peu moins de 120 étudiants.
A : Vous croyez ? Moi, j’ai l’impression… Il me semble qu’il y avait tous les premières années (4), parce qu’ils avaient été obligés de venir. Oui, alors peut-être 100, 150… 150 étudiants. Mais c’était énorme quand même, comme amphi (5) !
JM : En tout cas, ça m’était jamais arrivé !
A : Oui.
JM : Donc, oui, forcément, ça m’a donné un peu le trac, et justement en fait, ce stress-là, il a amplifié déjà mon propre défaut de parler vite.
A : Oui. D’accord !
JM : Et en fait, pour la petite anecdote (6), j’ai commencé à lire mon texte et même moi, je voyais que j’allais vite. J’ai un de mes amis qui était dans l’amphi qui m’a fait un geste, pour me montrer qu’il fallait que je parle moins vite. Et du coup, j’ai commencé à parler moins vite et à plus poser ma voix, parce que au début, j’étais ultra stressé. Surtout que moi, assez souvent, quand je fais par exemple une présentation à l’oral, où je dois passer, j’ai tendance à stresser avec le temps. Et plus je vais stresser, plus je vais parler vite, je vais bafouiller (7), chercher mes mots. Et justement, ma technique, c’était toujours de passer en premier quand il y avait par exemple une présentation à faire, je passe en premier. Comme ça, j’ai pas le temps de stresser, de voir ce que font les autres. Et du coup, là, j’ai pas pu parce que bon, c’était pas moi qui choisissais quand on passait.
A : Oui ? Enfin moi, j’ai trouvé que c’était un très beau moment de voir tous les étudiants, là, les… votre équipe, là, tout ça, enfin, qui participaient à ce… ce concours et franchement, ça m’avait impressionnée de voir justement nos petits étudiants (8) capables de faire ça avec autant de professionnalisme et d’aisance. Enfin franchement, j’avais été, oui, très, très impressionnée. Voilà.
JM : C’est vrai qu’il y avait d’autres étudiants qui étaient beaucoup plus forts que moi entre guillemets (9) . Enfin, je pense que moi, j’étais un peu au niveau médian (10), dans le sens où (11) j’étais ni le meilleur ni parmi les pires.
A : Oui, oui.
JM : Et il y avait un élève, le jour J, en fait, j’apprends que cet élève-là, en fait, il a à la fois une entreprise, donc il travaille déjà – je crois que c’est soit une association, soit une entreprise – et qu’en plus, il était maire d’un petit village à côté de Marseille.
A : Ah oui !
JM : Et donc en fait, quand je le vois et qu’il me dit ça : « Ah OK, là, il va y avoir de la concurrence !»
A : Oui, oui. On joue pas tout à fait dans la même cour (12), c’est ça.
JM : C’est vrai ! Après, il a plus l’habitude de parler, de prendre la parole (13). Et même quand on avait fait l’espèce de formation, il y avait un écart de niveau (14) impressionnant. Et puis même au niveau du vocabulaire, c’est vrai que quand on n’est pas habitué nécessairement à prendre la parole en public, on va avoir un vocabulaire qui va être peut-être plus familier ou plus restreint. Et lui, il avait un vocabulaire qui était développé et même des fois, un vocabulaire spécifique.
A : Oui, oui.
JM : C’était assez intéressant en fait.
A : Bah en tout cas… enfin je veux dire quand vous parlez maintenant, vous ne cherchez pas vos mots, vous parlez tranquillement quand même. On comprend tout ce que vous dites. Donc vous avez avancé depuis un an, finalement.
JM : Merci, c’est gentil.
A : Bon, c’était très intéressant et je vous dis, moi j’avais vraiment vécu un très grand moment, là, et ça m’avait beaucoup plu et je suis très déçue que ça n’ait pas pu se reproduire cette année…
JM : C’est vrai que c’est dommage !
A : … à cause de ce satané virus (15), là, qui nous empêche de faire tout un tas de choses et… Bah c’est bien que vous ayez pu le faire juste avant que l’IUT ferme finalement, hein. Oui, c’est ça, et après, on a… il y a eu le confinement et voilà. Donc heureusement, vous avez pu le faire et c’était très bien. Bon, bah je vous souhaite une bonne suite de journée. Merci beaucoup, Jean-Michel.
JM : Merci à vous. Passez une bonne journée.
Des explications :
- les quelque 200 étudiants : quelque ici signifie environ, à peu près. Il ne s’accorde pas car c’est un adverbe.
- avoir le trac : avoir peur par anticipation quand on doit s’exprimer ou jouer un rôle en public
- Forcément : évidemment, bien sûr
- tous les premières années : ici, tous reste masculin car c’est comme si on disait : Tous les étudiants de première année.
- un amphi = un amphithéâtre, c’est-à-dire une très grande salle à l’université où tous les étudiants d’une même promo (= promotion = année de formation) suivent un cours ensemble.
- pour la petite anecdote = je vais vous raconter une petite histoire, vous donner un petit détail.
- bafouiller : ne pas parler clairement, buter sur les mots
- nos petits étudiants : petit ici n’a rien à voir avec la taille ! C’est plutôt un terme affectueux envers les étudiants.
- entre guillemets = si on peut dire
- médian = moyen, dans la moyenne
- dans le sens où… = je veux dire
- ne pas jouer dans la même cour : ne pas être au même niveau du tout
- prendre la parole : s’exprimer devant les autres
- un écart de niveau : une différence de niveau
- ce satané virus : ce maudit virus (familier)
A la semaine prochaine