Pour tous les étudiants du projet Huma GEA 2009, ce séjour de travail au Sénégal pendant un mois a été une expérience particulièrement enrichissante. Ils ne sont pas près de l’oublier ! C’est ce que Kadija nous fait partager.
TRANSCRIPTION
K : Kadija / A : Anne
A : Alors là, on pourrait peut-être parler un petit peu, bah, de vos impressions sur ce pays. Vous connaissiez pas avant ?
K : Non, le Sénégal, je connaissais pas. J’avais des amis. Mais sans plus (1). Le Sénégal, c’était vraiment aller à l’aventure, partir voir, découvrir des nouvelles choses, des nouvelles traditions, des nouvelles façons de voir les choses et il faut savoir que c’est un pays qui est très accueillant.
A : Oui.
K : Dans le… dans le lion de la Teranga – la Teranga, c’est la terre d’accueil, la terre de la Teranga, on appelle ça là-bas au Sénégal – et il faut savoir que les gens sont très souriants. On (2) a toujours été salués, salués traditionnellement, c’était le… On avait droit à « Salamalekoum », ça veut dire que « la paix soit avec toi », et on devait répondre ça et on apprenait des petits mots en Wolof, comme « waaw » qui veut dire oui. Et il y avait d’autres… il y avait d’autres… d’autres choses comme… les personnes (3) étaient très, très à l’écoute. Ils étaient… Ils nous posaient énormément de questions, surtout les femmes, comment ça se passait la vie en couple là-bas, et…
A : Ah…
K : Parce que elles, elles sont assez soumises. Il y a la polygamie et il s’avère que les hommes ont plusieurs femmes et elles sont très mal traitées. Et la première femme en fait, c’est les parents qui… qui choisissent la femme pour… pour l’enfant en fait, pour le fils.
A : Pour le fils.
K: Et le deuxième, c’est un mariage d’amour.
A : Ah, d’accord.
K : Voilà, donc après, la première femme est…
A : Donc la condition des femmes n’est pas forcément toujours facile là-bas.
K : Non, c’est pas… c’est pas comme en France.
A : Et donc, vous leur… Vous avez discuté de ça avec elles et…
K : On a discuté de ça avec elles et ça leur a donné…
A : Des idées ?
K : Des idées. Pas des idées, mais ça leur a plu, ça leur a énormément plu parce que… Et il s’avère qu’il y avait même des filles qui avaient la vingtaine d’années (4), notamment mon âge – Bon je suis à peu près… à peine plus âgée – qui étaient mariées, avaient un enfant en bas-âge (5) et nous, ça les… ça les étonnait de nous voir nous, encore étudiantes et de leur âge et de pas être mariées.
A : Oui, oui, il y a un décalage important.
K : Voilà (6), un gros décalage. Après (7), ils ont énormément de choses à nous apprendre au Sénégal.
A : Oui ?
K : Ouais. Enormément de choses.
A : Vous avez beaucoup aimé ?
K : Oui. Franchement, si c’était à refaire, je le referais, et en mieux.
A : Oui ? D’accord. Bah merci beaucoup.
K : De rien. Au revoir.
Quelques explications :
1. sans plus : un petit peu, pas vraiment. ( On prononce le « s » à la fin )
2. on : comme souvent à l’oral, « on » remplace « nous ».
3. les personnes : ce serait plus naturel de dire « les gens ». On emploie « personnes » plutôt si on pense à des gens précis : les personnes / les gens avec qui nous étions / les personnes qui nous accueillaient, etc…
4. la vingtaine d’années : normalement, on dit « une vingtaine d’années ». ( = 20 ans ou un peu plus )
5. un enfant en bas âge : un enfant très jeune, un bébé. ( On fait toujours la liaison entre « bas » et « âge ». )
6. Voilà : on utlilise beaucoup ce mot-là comme ici, pour dire « c’est ça », pour approuver ce que l’autre personne vient de dire.
7. après : ici, ce n’est pas en rapport avec la chronologie. On l’emploie souvent en français dans ce sens. Ça correspond à peu près à « mis à part ça », ou « c’est vrai que c’est comme ça, mais… »