Si j’avais su !

On est à cette période de l’année universitaire où on commence à bien voir quels sont les étudiants qui travaillent et quels sont ceux qui prennent les choses un peu trop tranquillement ! Cela peut venir d’un manque de motivation, quand on ne sait pas encore bien ce qu’on veut faire de sa vie professionnelle.
Mais cela peut aussi être la conséquence d’une erreur d’appréciation de la difficulté de la tâche ! C’est ce que racontaient Cérina, Estelle et Elodie en juin dernier. Petite leçon pour les nouveaux étudiants qui risquent de faire les mêmes erreurs…
A méditer!

Transcription:
C : Cérina / Es : Estelle /El : Elodie / A: Anne

C : Moi, j’étais dans un lycée où ils étaient super stricts (1) et tout…
Es : Oui, comme moi !
C : Et du coup, quand on est arrivé à l’IUT, c’était pas aussi strict et en fait, moi, j’ai trouvé que c’était trop facile, donc j’ai pas du tout trav[aillé]… enfin, j’ai pas vraiment travaillé. Mais en fait, on se rend compte que quand on travaille pas, on a…
Es : Ouais, moi aussi, je suis partie comme ça. (2)
C : … on a des mauvaises notes. Mais après, se remettre dans le bain (3) alors qu’on se la coulait douce (4), c’était un peu compliqué, quoi.
Es : C’est ça, exactement ça.
A : C’est ça, vous avez eu l’impression que c’était… en quelque sorte un peu plus de liberté, il y avait plus de liberté par rapport au lycée.
Es : Oui, parce que c’était la continuité du lycée par rapport aux horaires. Enfin, moi, je sais que… Donc c’était la continuité mais en plus… plus cool (5). Mais après, en fait, il fallait travailler, quoi, c’est sûr !
C : Parce que, par exemple, moi, là, du coup, je suis prise pour faire un DUETI, donc pour aller en Ecosse et… enfin, je suis présélectionnée, quoi. Il faut que j’ai 14,5 de moyenne au dernier semestre, alors que si j’avais travaillé régulièrement toute la… Parce qu’en fait, il faut avoir 12 de moyenne sur la première et la deuxième année d’IUT.
A : Oui.
C : Et du coup, l’année dernière, j’avais eu 10 et 11 (10,5 et 11,5)
A : Sans forcer (6), quoi.
Cé : Sans… sans travailler. Là, j’ai eu 12, mais du coup, il faut que je travaille plus au dernier semestre et que j’aie 14,5. Du coup…
A : Eh oui, la barre est beaucoup plus haute, là, oui.
C : Alors que si j’avais mieux travaillé depuis l’année dernière, j’aurais pas eu ce problème-là, et voilà quoi, de me dire : ouais, si ça se trouve (7), je vais pas pouvoir partir à cause de ma moyenne.
A : Mais en fait, je sais pas comment on peut faire comprendre aux étudiants, parce que, bon, les profs leur disent. On leur dit que : Ok, ça à l’air plus… peut-être plus tranquille que le lycée et ainsi de suite. Mais en même temps…
Es : Enfin, pour certains, non, mais après… Enfin moi, je me compare à mes copines et tout, elles sont toutes en prépa (8), toutes en prépa, et ça n’a rien à voir ! (9) Enfin, moi à coté, je fais rien ! Mais… c’est pour ça que je suis partie (10), en me disant de toute façon, que c’est quand même assez cool et tout. Mais bon, voilà, il y a pas de secret (11), quoi ! La compta (12), par exemple, qu’on a commencée l’année dernière, j’ai découvert… enfin si tu travailles pas, tu peux pas assurer (13), quoi !
A : Oui, oui.
Es : Derrière. Et donc… Même si c’est plus cool, parce que mes copines qui sont en prépa, qui travaillent cinq heures tous les samedis après-midi, qui sortent pas, qui restent à l’étude (14) jusqu’à 23h00, enfin, c’est sûr que c’est pas pareil, hein, mais bon.
A : Mais en même temps, il y a pas de secret, il faut travailler quand même.
C : Mais en fait, c’est trop bizarre parce que, par exemple, moi, j’avais fait ES (15) et tous nos contrôles (16), c’était des dissertations en fait. Et je suis arrivée à l’IUT, et les contrôles, c’était des questions de cours.
Es : Oui, de cours.
C : Mais ça me paraissait tellement simple, enfin, ça me paraissait simple, du coup, je me suis dit : C’est bon, je vais pas réviser… enfin, je faisais un peu n’importe quoi (17). Mais au final, si on révise pas, on n’a pas de si bonnes notes que ça.
A : Oui, parce que même les questions de cours, il fallait assurer quand même. Et c’est ça, vous vous disiez : c’est pas la peine. (18)
C : Oui, parce que ça paraissait trop simple, on avait l’habitude dans toutes les matières de disserter. Enfin… En fait, j’ai pas pris le DUT au sérieux alors que j’aurais dû. Je l’ai pas du tout pris au sérieux.
A : Bon, Elodie, vous l’avez pris au sérieux, le DUT ?
El : Oui… Non, ça le prendre au sérieux, oui. Bah c’est-à-dire que je m’étais réorientée (19), donc là, il fallait pas que je me trompe aussi, parce que j’avais déjà perdu un an.
A : Ah oui ! Oui, oui.
El : oui je sortais d’un BTS (20).
A : Ça met la pression… un peu.
El : Et après, non, le prendre au sérieux, oui, mais après c’est vrai que là, le S4 (21), ça commence à être vraiment dur.
A : Vous avez hâte de partir en stage ?
El : Oui, oui. Ah oui !
Es : Moi j’ai hâte d’être au stage, et de savoir si je suis prise en école de commerce ou pas parce que…
A : Bon bah, écoutez, là vous avez déjà fait un gros morceau (22) et je vous souhaite bon courage pour la suite, pour les jours à venir, là, qui vont être un peu chargés et difficiles… Et après, on est tellement bien ! Allez, je vous souhaite bon courage ! (23)

Des explications :
1. super stricts : très stricts (familier)
2. je suis partie comme ça = j’ai commencé de cette manière. (familier)
3. se remettre dans le bain : cette expression signifie qu’on se remet au travail, qu’on se concentre à nouveau sur une tâche, après une interruption. Par exemple : J’ai arrêté mes études pendant un an avant de reprendre. Et donc c’était difficilde de se remettre dans le bain. / C’est dur de se remettre dans le bain après deux semaines de vacances ! (familier)
4. Se la couler douce : ne rien faire, profiter du temps qui passe en ne faisant que ce qui nous plaît, sans efforts. (très familier)
5. en plus cool : plus tranquille, sans stress.
6. Sans forcer : sans faire beaucoup d’efforts
7. si ça se trouve : peut-être / c’est possible que… (assez familier)
8. en prépa : en classe préparatoire aux grandes écoles. (familier). Les Grandes Ecoles sont des écoles dans lesquelles on entre sur concours (il y a un examen difficile et un nombre limité de places, donc il faut être dans les meilleurs). Donc on s’y prépare dans des classes préparatoires, où il y a énormément de travail, en terme d’heures de cours mais aussi de travail personnel ensuite.
9. Ça n’a rien à voir = c’est totalement différent.
10. Je suis partie… : E. a quitté sa classe prépa.
11. Il n’y a pas de secret : cette expression signifie que pour réussir quelque chose, c’est évident qu’il faut faire des efforts. Ça ne peut pas marcher comme par magie.
12. La compta = la comptabilité (familier)
13. assurer : dans une matière, cela signifie réussir, avoir des résultats corrects.
14. Rester à l’étude : il y a des plages horaires sans cours mais pendant lesquelles les élèves restent travailler dans leur école pour avancer leur travail personnel.
15. ES : cette abréviation désigne une des voies du lycée = Economie et Social.
16. Un contrôle : un test
17. je faisais n’importe quoi : je ne travaillais pas très sérieusement.
18. Ce n’est pas la peine : ce n’est pas nécessaire.
19. Se réorienter : ce terme est utilisé dans les études, quand on change de voie. On change d’orientation.
20. Un BTS : un Brevet de Technicien Supérieur.
21. Le S4 : le semestre 4. L’année universitaire est divisée en deux semestres. (qui ne font pas exactement six mois malgré tout). Donc on parle du S1 et du S2 en première année, puis du S3 et du S4 en deuxième année.
22. Vous avez fait un gros morceau : vous avez fait une grande partie de ce que vous aviez à faire. (familier)
23. Bon courage ! : c’est ce qu’on dit pour encourager quelqu’un qui a une tâche difficile à accomplir, ou quelque chose de pas agréable à faire. C’est différent de Bonne chance : on souhaite Bonne chance quand il y a une part de hasard dans ce que quelqu’un veut réussir.

Pour juste écouter :
Le travail à l’IUT-France-Bienvenue

Si vous voulez en savoir un peu plus sur le rythme de travail en prépa:
– vous pouvez écouter cet enregistrement sur France Bienvenue2 (Je dis, tu dis, il dit, nous disons)
– Nous en avions aussi parlé sur France Bienvenue avec Mathilde

Et aimez-vous les expressions, comme celles que Cérina a employées ? En voici deux autres qui correspondent bien à cette conversation :
Prendre les choses / quelque chose à la légère : On peut dire que Cérina et Estelle ont pris les choses à la légère, c’est-à-dire qu’elles ont sous-estimé le travail à fournir.
s’en mordre les doigts : Et donc, elles s’en mordent les doigts, c’est-à-dire qu’elles regrettent d’avoir agi comme elles l’ont fait au tout début de leurs études à l’IUT.

Et si vous aimez vraiment, il y a beaucoup d’autres expressions sur Je dis, tu dis, il dit, nous disons !

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