Profession trader indépendant

Meriem nous emmène à la rencontre d’Hakim parce que son parcours n’est pas tout à fait habituel. Il n’a pas poursuivi dans le cursus qu’il avait choisi au départ et a arrêté ses études à l’université. Mais tout va bien pour lui. Il a trouvé une voie qui le passionne et lui permet de gagner sa vie. Il nous en parle aujourd’hui.

Transcription
M: Meriem / H: Hakim

M : Salut ! (1) J’espère que tu vas bien.
H : Moi, ça va. Et toi ?
M : Ça va, les cours, comme d’hab’ (2), quoi. Aujourd’hui, si tu es avec nous, Hakim, c’est pour nous parler de ton parcours professionnel, comment tu t’en es sorti.(3)
H : Déjà, pour commencer, j’ai eu un… comment dire ? un parcours scolaire banal. Donc j’ai fait le collège. Après, j’ai fait le lycée en… avec un bac STI2D. C’était une filière technologique. Ensuite, je suis parti en études supérieures.(4) J’ai fait deux – trois mois en Génie Electrique, de l’informatique et j’ai compris que c’était pas pour moi, donc j’ai dû arrêter et me rediriger vers le métier de trader.
M : Mais pour ceux qui savent pas, c’est quelle formation que tu as fait après ton DUT ? Comment tu as fait pour directement entrer dans (5) le marché du travail ?
H : En tant que trader indépendant, je suis entrepreneur (6), c’est-à-dire que tout le monde peut se lancer sur les marchés. Maintenant, tu as juste à aller sur un site et tu as accès à des marchés, à toutes sortes de marchés sur les cryptomonnaies, les devises (7) etc… Pour se lancer, ce que je conseille pour se lancer, c’est d’abord avoir des connaissances, c’est-à-dire que pour faire des profit sur le marché financier, le meilleur (8), c’est d’avoir une personne, un mentor derrière, qui nous dit quoi faire, parce que sinon, dans ce monde-là, on s’en sort vraiment pas tout seul. Grâce à des mentorats, à des formations sur les différents types de trading – c’est-à-dire sur le long terme, court terme, etc. – et selon votre personnalité, vous allez trouver ce qui vous plaît le plus et commencer à faire des profits sur le marché.
M : J’aimerais te poser une question aussi : c’est par rapport à plus tard, quand tu auras des enfants, est-ce que toi, tu te vois – genre (9) parce que toi, tu m’as dit que tu aimais pas trop l’école – est-ce que toi, tu te vois… qu’ils fassent de longues études, qu’ils prennent pas du tout le même chemin que toi ?
H : Franchement, j’ai rien contre l’école, c’est juste que en fait, je pense que le système est mal fait. Dès le plus jeune âge, on nous demande ce qu’on veut faire, alors qu’on n’a aucune idée de ce qu’on veut faire. Mais moi, je pense que… Non, mes enfants, ils iront à l’école comme tout le monde. Si ils veulent faire des études supérieures, ils en feront. J’ai rien contre l’école. Si on est passionné par un domaine, le meilleur (8), c’est d’apprendre et si le domaine est à l’école, pourquoi pas en faire (10) des études et un métier.
M : Aussi, je voulais savoir… Dans ton milieu, il faut être réaliste, on est d’accord que les places, là-bas, elles sont chères, c’est-à-dire qu’il y pas de pitié, quoi, là-bas. Si tu échoues, tu échoues ! C’est pas comme à l’école, mais là, c’est toi et ton métier. Si tu travailles pas, tu as pas d’argent à la fin du mois.
H : C’est ça, ouais, c’est ça ! Mais surtout, il faut se dire dans sa tête qu’on est… qu’on est… Comment dire… qu’on est avec Wall Street sur les marchés. C’est pas rien !(11) Eux, leur but, c’est de gagner le plus d’argent possible en le moins de temps possible, c’est-à-dire qu’ils ont aucune pitié, donc faut savoir faire attention, mettre ses émotions de côté et dans ce milieu, il faut savoir en fait robotiser ses mouvements, sans émotions. En fait, c’est bizarre parce que comme on est sur les marchés avec Wall Street, (il) faut avoir une notion des choses complètement différente de ce qu’on nous apprend à l’école, donc c’est ça qui est assez différent.
M : Oui, parce que nous, à l’IUT, on nous enseigne pas du tout ce que toi, tu nous apprends. Par exemple, notre prof de gestion financière, elle nous dit que, en gros (12), vous, les traders, vous êtes… en gros, vous êtes des arnaqueurs (13). Pas des arnaqueurs mais en gros, vous volez l’argent des autres pour vous-mêmes faire votre propre bénéfice et en gros, vous écrasez les autres pour avoir, vous, votre bénéfice.
H : En fait, c’est complètement faux, parce que pour écraser les autres… Tu peux pas écraser les autres ! Pour écraser les autres, faut avoir des milliards et des milliards, hein, et j’ai pas des milliards à investir sur un marché. J’aimerais mais je les ai pas encore ! Et non, moi, je vole de l’argent à personne. Je prends mon argent sur un échange de devises, c’est-à-dire que l’euro… On va échanger l’euro et le dollar. Si l’euro est plus élevé que le dollar à ce moment-là, moi je prends mon bénéfice sur ça. Et si par exemple le dollar est plus élevé que le franc suisse, c’est-à-dire que la valeur du franc suisse chute ou la valeur du franc suisse monte, moi, je prends mes bénéfices sur ces parties du marché. Mais moi, je vole l’argent de personne, je fais… je fais… C’est mon métier et je pense que c’est plutôt ceux qui ont des fonds d’investissement, qui injectent des milliards, etc. qui trompent toutes les personnes sur les marchés financiers pour avoir finalement leurs bénéfices et pouvoir s’en sortir.
M : Ok. Bah merci. Je te remercie du temps que tu nous a accordé pour cette interview et on espère une bonne continuation pour toi dans ce que tu fais. Beaucoup de réussite aussi.
H : Je te remercie. Toi aussi, j’espère qu’à la fin de ces deux ans, tu auras ton diplôme et la… ta suite professionnelle que tu souhaites.

Des explications :
1. salut : façon familière de dire bonjour. On l’emploie avec ses copains par exemple.
2. Comme d’hab’  = comme d’habitude. C’est très familier, donc on ne peut pas employer cette expression abrégee n’importe quand, avec n’importe qui. Et cela ne s’emploie pas à l’écrit.
3. s’en sortir : réussir
4. je suis parti en études supérieures : on dit plutôt: Je suis allé à la fac / à l’université. Ou bien: J’ai commencé des études supérieures.
5. Entrer dans le marché du travail : on dit : entrer sur le marché du travail ou entrer dans le monde du travail.
6. Un entrepreneur : en français, c’est quelqu’un qui travaille à son compte, qui est indépendant, qui a son entreprise.
7. Une devise : c’est la monnaie d’un pays, comme le dollar, l’euro, etc.
8. le meilleur : il faudrait dire : Le mieux, c’est de… Ou alors : Le meilleur moyen, c’est de… Dans ce cas, on ne peut pas employer meilleur tout seul, sans un nom.
9. Genre : c’est un tic de langage, très familier, qui n’a pas de signification particulière, qui annonce juste qu’on va développer quelque chose.
10. Pourquoi pas en faire… : il faut dire : Pourquoi ne pas en faire son métier ?, avec la négation « ne… pas ». Ou alors, dire juste : Pourquoi pas ?
Par exemple : Faire des études dans ce domaine ? En faire son métier ? Pourquoi pas ?
11. C’est pas rien ! : on emploie cette expression pour montrer que quelque chose est important ou difficile par exemple, qu’il ne faut pas le minimiser.
12. En gros : sans entrer dans les détails, pour simplifier, pour généraliser.
13. un arnaqueur : c’est quelqu’un qui arnaque les autres, c’est-à-dire qui les trompe et en général, obtient de l’argent d’eux d’une manière illégale. On dit que les victimes de ce genre de personnes se font arnaquer. (familier)

Pour juste écouter :
Profession trader – France Bienvenue

Et vous ? Qu’en pensez-vous?
– Selon vous, est-ce important d’avoir des diplômes pour avoir une bonne carrière professionnelle ?
– Investissez-vous en bourse ?
– Regardez-vous les marchés financiers avec méfiance ou avec admiration ?
– Il y a pas mal de films qui se passent dans les milieux boursiers. Lesquels avez-vous vus ?

A la semaine prochaine !

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