Christelle et Emilie, étudiantes à l’IUT de Marseille l’an dernier, sont passées de l’autre côté de la frontière … et de la barrière et enseignent le français en Angleterre. Elles racontent leur expérience d’assistantes de français.
TRANSCRIPTION
Bruno : Alors, bonjour. Je m’appelle Bruno Jal. Je suis étudiant en 1ère année GEA. J’aurais voulu vous poser des… des questions par rapport à ce que vous faites en Angleterre. Est-ce que vous pourriez tout d’abord vous présenter ?
Emilie : Alors, je m’appelle Emilie. J’ai 23 ans. L’année dernière, j’étais en 2ème année Finances Compta à l’IUT de Saint Jérôme. Et cette année, je suis assistante de français à Leighton Buzzard pour l’école Cedars.
Christelle : Alors et moi, je m’appelle Christelle. Donc, j’ai le même parcours que Emilie. Donc l’année dernière, j’ai fait un DUT GEA à St Jérôme. Et maintenant, ben, je fais assistante de français à Stevenage dans le Hertfordshire.
Bruno : D’ accord. Et est-ce que le métier… enfin l’enseignement vous plaît là-bas ?
Christelle : Oui. Oui, oui. C’est différent… De passer de étudiant (1) à enseignant, c’est une barrière qui est… Enfin, on passe une barrière d’enseignant, en fait. C’est… On voit ce que subissent les profs ! Parce qu’on le subit en direct, voilà !
Luc : Donc, concrètement, ça consiste à quoi, ce que vous faites ?
Emilie : Ben, en fait, les profs de là-bas, ils attendent surtout qu’on parle avec eux, qu’on… qu’ils nous parlent en fait, qu’ils nous parlent en français pour qu’on… justement… qu’on corrige les petites fautes qu’ils font à l’oral.
Anne : Avec les élèves ?
Emilie : Avec les élèves.
Luc : Vous avez combien d’élèves ?
Emilie : Bien, en fait, parfois on assiste les professeurs. Donc les professeurs, ils ont à peu près 30 élèves. Et parfois, on a des réunions, des « meetings », en fait des « interviews », et on peut avoir de deux à six élèves.
Luc : D’accord. Et l’ambiance, elle est bonne ? Les élèves, ils sont motivés ? (2)
Emilie : Oui. Oui, ils sont très motivés parce que la plupart, ils ont un objectif, c’est-à-dire continuer le français à l’université. Ou d’autres, c’est qu’ils connaissent déjà la France
et qu’ils sont passionnés par notre pays en fait.
Christelle : Ou alors, qu’ils ont des parents qui sont déjà français. Donc du coup, ils veulent plus (3) apprendre sur la langue française.
Luc : Et quand vous enseignez, vous faites ça à partir de quoi ? Des livres, des enregistrements oraux, des… ?
Emilie : Bé…(4) Les profs , ils nous donnent des thèmes. Et nous, c’est à partir de ces thèmes, on adapte le cours, par rapport au niveau de la classe et par rapport à ce qu’on veut transmettre en fait aux élèves par rapport au thème.
Christelle : Donc, il y a…(5) ça peut passer par des PowerPoint que la prof (6) nous demande de faire. Ou alors, tout simplement, des jeux de rôle, des fiches, des questions à leur poser.
Luc : D’accord. Merci.
Quelques explications :
1 Passer de étudiant à… : Normalement on doit dire : d’étudiant à… De devient « d’ » devant un mot qui commence par une voyelle.
2 L’ambiance, elle est bonne ? : C’est juste l’intonation montante de la voix qui montre que c’est une question.
De plus, à l’oral, on a souvent ce genre de construction avec le sujet ( l’ambiance ) et le pronom ( elle ) en même temps , au lieu de dire : « Et est-ce que l’ambiance est bonne là-bas ? »
C’est pareil après : Et les élèves, ils sont motivés ? au lieu de « Et est-ce que les élèves sont motivés ? »
3 Plus : quand ce mot signifie « davantage », on prononce le « s » à la fin. Ce n’est pas le cas
quand il s’agit de la négation. ( ne… plus )
4 Bé : Ce mot ne s’écrit pas ! En fait, il s’agit de « eh bien » , qu’on prononce souvent Ben
à l’oral. Ce sont les gens du sud de la France qui disent « Eh bé ».
5 Y a : L’expression complète, c’est « Il y a » . Mais à l’oral, très souvent, on ne dit pas tous
les mots !
6 La prof / les profs: c’est l’abréviation de “professeur(s)”. Les élèves et les étudiants utilisent toujours cette abréviation entre eux.
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