Mathilde marche.
Mathilde marche même beaucoup ! Mais pas tout à fait comme vous et moi… Un peu plus vite !
Aujourd’hui, elle nous fait découvrir son sport, la marche athlétique.
Voilà un sport peu connu en France et même dans le monde entier, alors qu’il fait partie de l’athlétisme, la discipline phare des Jeux Olympiques.
Allez, grâce à Mathilde, on va en savoir un peu plus !

Transcription :
M : Mathilde / An : Anne / Al : Aline / Ly : Lydia

An : Alors Mathilde, vous nous avez dit que vous étiez sportive (1).
M : Oui.
An : Et que vous faites de la marche athlétique. C’est ça ?
M : Oui, c’est ça.
An : Vous pouvez nous en dire un tout petit peu plus ?
M : Oui, alors en fait, on marche donc rapidement, enfin le plus rapide possible qu’on peut mais sans courir.
An : Oui. Ah oui !
M : Et donc en fait, on a toujours un pied au sol et…
An : Alors que quand on court, on décolle finalement.
M : Oui, voilà.
An : D’accord.
M : Donc après, le… les distances c’est du 10 km ou du 20 km. Après, il y a aussi le 50 km.
An : Ah bon ?
M : C’était que (2) pour… Avant, c’était que pour les hommes. Maintenant, ils ont ouvert aux femmes. Bon moi, j’en fais pas (3) et j’en ferai pas (4), du 50 km, c’est beaucoup trop long.
An : Pas encore peut-être ?
M : Ouais, mais je crois j’en ferai… Déjà, je vais commencer le 20 km cette année, donc déjà, je pense ça va être dur (5).
Al : Mais du coup, tu fais des entraînements pour ça ?
M : Ouais. En fait, moi, je suis inscrite au club de Salon de Provence.
Al : Ouais.
M : Et donc bah vu que la semaine, je reste à Marseille, j’essaye de m’entraîner deux fois au moins – parce qu’il y a un petit stade pas loin de où j’habite (6).
Al : Mmm.
M : Et après, j’ai un entraînement le samedi matin avec mon entraîneur et tout mon groupe d’entraînement.
Al : Ah ouais, quand même ! Ça prend du temps, le sport, quand même !
An : Oui, oui, bah c’est sûr que 10 km, c’est quand même une distance.
M : Oui.
An : Donc… Oui, ça doit prendre quand même du temps pour arriver à ça. Mais vous avez commencé donc petite, ça, ce sport-là ?
M : Bah en fait, l’athlétisme, j’ai commencé donc à neuf ans et en fait jusqu’à quatorze ans, on fait toutes les disciplines (7).
An : Oui.
M : Et après, à partir de quinze ans, on se spécialise. Mon entraîneuse de quand j’avais neuf ans, elle était… c’était une marcheuse, donc on en faisait de temps en temps et après, du coup, j’ai commencé à m’entraîner un peu plus sur la marche à partir de… du collège où là, j’en faisais au moins une fois par semaine en plus de mes deux autres entraînements où je faisais de tout (8). Et après, à partir de quinze ans, je faisais que de la marche.
An : Et vous avez dit que vous vous entraînez avec un groupe. Vous êtes beaucoup à faire ça, dans votre club ?
M : Bah avant… Bah là, on est une dizaine.
An : Mmm.
M : Donc c’est pas mal (9) parce qu’avant on n’était pas nombreux du tout. Donc on essaye de le développer un peu de plus en plus dans la région parce que c’est… Dans notre région, elle est pas du tout développée.
An : Et alors vous avez parlé de vous entraîner sur un stade.
M : Oui.
An : Ça ne se fait que sur du terrain comme ça, ou on peut le faire, je sais pas (10), dans la nature ou… ?
M : Bah les entraînements, on peut les faire sur stade et sur route. Après, pour la marche, c’est surtout sur de la route, enfin (11) faut (12) que ce soit plat et goudronné, c’est mieux parce qu’après, avec les cailloux ou quoi, avec… Parce que la marche en fait, il faut dérouler tout le pied et du coup c’est plus compliqué si il y a (13) des gravillons ou des trucs comme ça.
An : Et alors les chaussures ? Elles sont spéciales ?
M : Bah c’est des baskets normales, mais après, faut qu’elles soient juste souples, assez souples et c’est… sinon c’est des baskets de sport (14) normales.
An : Et alors vous avez parlé des distances, là ?
M : Oui.
An : Vous avez dit que vous allez commencer le 20 km. C’est vraiment… ça va être vraiment autre chose encore que les 10 km ?
M : Oui !
An : Oui ?
M : Bah là, c’est…
An : On franchit une étape ?
M : Oui. Là, c’est marcher deux heures.
An : Oui.
M : Au moins.
An : Oui.
M : Enfin après, les… les meilleurs, ils marchent moins, en moins de deux heures mais c’est quand même marcher pendant deux heures donc…
An : Avec ce rythme-là, le balancement, là, des hanches et tout, là, c’est ça, hein ?
M : Oui.
An : D’accord.
M : Donc c’est… ça va être assez dur à mon avis.
An : C’est un défi alors ?
M : Oui.
An : Bon bah on va suivre ce qu’elle… ce qu’elle fait, si elle… si elle progresse comme elle veut.
M : Ouais.
An : Et après, j’ai une petite question sur, je sais pas, au niveau alimentation (15), il y a des choses particulières pour tenir ces efforts-là, ou c’est comme n’importe quel sport et… ?
M : Ah, bah pendant la course, pour le 20 km, il faut… on peut pas tenir, enfin sans manger pendant deux heures.
An : Eh oui.
M : Donc des fois, ils nous donnent des petits… Il y a un endroit où on peut se ravitailler.
An : Comme le vélo, tout ça ?
M : Oui, voilà. Et du coup, on mange des petites pâtes… des pâtes de fruits ou des trucs comme ça et puis aussi, on boit et …
An : Hmmm
M : Et après, on fait notre course, voilà.
An : Bon, bah c’est intéressant ! Vous voulez pas vous y mettre ?
Ly : Non !
Al : Non !
An : Vous marchez vite comme ça ? Vous marchez dans la vie courante (16) ?
Ly : Oui.
An : Oui ? Pas toujours la voiture ? Pas toujours le bus, le métro ?
Ly : Non non. On marche beaucoup, ouais.
An : Oui ? Vous marchez beaucoup ?
Ly : Hmmm.
An : Mais là, c’est autre chose, hein, effectivement !
Al : Oui, oui.
An : Bah merci, Mathilde.
M : De rien.

Des explications:
1. être sportif / sportive : cela signifie qu’on pratique un sport régulièrement.
2. c’était que = ce n’était que = c’était seulement
3. J’en fais pas : en bon français, on dit « Je n’en fais pas ». Le « ne » de la négation est omis. C’est du langage familier. Cela se fait surtout à l’oral.
4. J’en ferai pas : se dit normalement en bon français « Je n’en ferai pas ».
5. Je pense ça va être dur : se dit normalement « je pense que ça va être dur ». Le « que » est omis, c’est une faute de français mais à l’oral, ça passe sans problème.
6. Pas loin de où j’habite : il vaudrait mieux dire : pas loin de là où j’habite. On peut dire aussi : pas loin de chez moi.
7. Les disciplines : les différentes activités qu’on classe dans l’athlétisme, comme le saut en longueur, le 100 mètres, la course de haies, le saut en hauteur, le lancer du poids, etc.
8. je faisais de tout : Mathilde n’était pas encore spécialisée. Elle s’entraînait dans toutes les disciplines de l’athlétisme.
9. C’est pas mal : à propos d’un nombre, cela signifie que c’est un nombre conséquent malgré tout. Ce n’est pas autant que beaucoup, mais ce n’est pas un nombre négligeable.
10. Je sais pas : se dit normalement : je ne sais pas. On l’emploie souvent à l’oral, dans un style familier, pour se donner le temps de chercher ses mots.
11. Enfin : à l’oral, on entend juste ‘fin. Employé à l’oral, il signifie qu’on va nuancer ce qu’on vient de dire.
12. Faut que = il faut que (style oral)
13. des gravillons : des petits cailloux sur la route qui dépassent et ne sont pas pris dans le goudron de la chaussée.
14. Des baskets : ce mot a été incorporé au français pour désigner des chaussures de sport de toutes sortes. On dit aussi : des tennis. (Ces deux mots venus de l’anglais sont soit au féminin, comme le mot chaussure, soit au masculin.)
15. au niveau alimentation : en ce qui concerne l’alimentation (style familier)
16. dans la vie courante : dans la vie ordinaire, de tous les jours. (Rien à voir avec le fait de courir!)

Pour juste écouter la conversation :
ça marche – France Bienvenue

Le titre : ça marche pour Mathilde.
Il y a un jeu de mots sur le sens du verbe marcher, qui est ici pris au sens figuré. Normalement, cette expression signifie que tout va bien pour Mathilde.

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