Et voilà, la nouvelle équipe qui va s’occuper du site est en place, avec beaucoup de projets et de sujets à partager avec vous. Vous allez faire un peu plus leur connaissance dans les semaines à venir. Ils sont huit. Aujourd’hui, Myriam et Carla, démarrent cette nouvelle année de publications en revenant sur la crise sanitaire qui n’en finit pas de bouleverser nos vies, qui n’en finit pas tout court. Elles prennent plutôt bien les choses. Ce n’est pas tout à fait le cas pour Alice, une de leurs amies. Et en plus, depuis leur discussion, la France tout entière est à nouveau entrée en confinement…
Et ça continue – France Bienvenue
Transcription:
M: Myriam / A: Alice / C: Carla
M. Bon alors, les filles, vous en avez pensé quoi, du confinement en mars ?
A. Bah écoute, moi, je l’ai plutôt bien vécu (1). Bah c’est vrai que c’est facile dans une maison avec piscine (2). En plus, il faisait beau à l’époque (3)! Je me souviens que je révisais mes cours, parce qu’on avait quand même des cours, bah du coup, en distance (4), on avait des examens quand même en distance mais je révisais mes cours sur mon transat (5), quoi, en train de bronzer, donc je l’ai plutôt bien vécu. J’étais avec mes parents et mon copain, donc j’étais jamais seule. J’ai toujours trouvé quelque chose à faire. Donc franchement, ça a duré trois mois, mais pour moi, c’est passé comme une semaine, quoi ! Même les examens, du coup, c’était plus cool dans la notation (6), dans les choses à apprendre, et tout. Donc franchement, moi, je l’ai plutôt bien vécu.
M. Ouais, bah moi aussi, pareil (7). Personnellement, j’étais pas dans une maison, mais j’étais dans un appartement. Bah j’étais avec mes parents et avec ma sœur et contrairement à certaines familles où ils ne s’entendaient (8) pas du tout, bah moi, au contraire, on s’est plus liés, ça a plus noué des liens (9) et honnêtement, je l’ai du coup très bien vécu. Du coup, le matin, on pouvait se lever beaucoup plus tard même si on commençait à 8h, puisqu’on n’avait pas à faire le trajet entre notre domicile et le lieu… et la fac (10). Pour les cours, après (11), personnellement, ça ne m’a pas posé de problèmes non plus parce que je continuais de suivre les cours normalement, je continuais d’apprendre mes leçons normalement aussi et j’ai pas forcément eu non plus de problèmes par rapport à la connexion internet ou par rapport au matériel informatique.
C. Je pense personnellement que je l’ai un peu moins bien vécu que vous deux. J’étais en appartement et j’étais seule avec ma mère qui était aussi en télétravail (12). Je pouvais pas voir ma famille proche, parce que je passe clairement le plus clair de mon temps (13) avec ma cousine et mon cousin. Et donc là, j’ai pas pu les voir pendant trois mois, c’était un peu long. Heureusement que nous aussi, on avait les cours en présentiel… en distanciel, parce que ça occupait le plus clair de mes journées. Mais comme tu as dit, c’était pratique pour se lever plus tard, mais en même temps, quand tu es à la maison et tu es en pyjama, tu as pas forcément envie de… de travailler, de te mettre au travail à faire des maths, de l’économie, tout ça. Mais c’était bien, dans le sens où ça m’a occupée parce que j’avais vraiment rien à faire et je m’ennuyais (14) beaucoup.
M. OK. Et du coup, là, il y a le couvre-feu qui a été mis en place, il y a pas si longtemps, à partir de 21h, est-ce que vous, ça vous dérange ou ça vous est complètement égal (15)?
A. Alors moi, personnellement, ça me dérange, parce que le week-end, j’ai l’habitude de sortir avec mes amis, et en général, on décide de sortir à 21h, quoi. Donc là, il faut être chez soi à 21h, c’est pas trop possible de sortir, à part si on dort sur place, mais du coup, c’est pas très recommandé par rapport au COVID . Et même la semaine, en fait, ce qui est énervant, c’est qu’on fait : fac, on rentre chez soi… enfin, il y a juste le boulot à la fac et on n’a plus aucune activité en dehors de la fac. Donc c’est pesant. Bien sûr, c’est pour baisser les nombres de COVID. Donc je vais pas non plus beaucoup critiquer. Mais c’est vrai que moi, ça me change beaucoup dans mon quotidien et c’est pesant, quoi. Parce que du coup, je fais que travailler et mes amis, je les vois très, très rarement.
C. Ça m’a… Moi, ça ne m’a pas tant dérangée que ça, parce que comme je suis un cursus (16) en alternance, je suis deux jours à la fac, et deux jours… deux journées bien chargées (17). Donc je commence tôt le matin et en général, on finit plutôt tard le soir. Donc en général, je sortais pas parce qu’il fallait réviser et faire les devoirs. Et le reste de la semaine, je suis … je travaille en entreprise. Donc pareil, le soir après, on rentre à 18h à la maison. J’avais pas forcément envie de sortir ou alors, si je sortais, c’était juste pour manger avec des… des potes(18). Mais comme j’étais très fatiguée la semaine, ça me change pas beaucoup. Evidemment, c’est un peu embêtant pour le week-end, quand tu veux sortir le samedi soir, mais sinon, ça change pas beaucoup mon train de vie (19). Le week-end, je vais toujours voir ma famille en journée. Voilà. Et toi, Myriam ?
M. Bah moi non plus, ça me dérange pas tant que ça (20), parce que en semaine, bah je sors pas du tout parce que, bah faut réviser les cours et faut essayer quand même de se coucher tôt parce qu’il faut se lever le lendemain. Et sinon le week-end, je sors très rarement. Comme Carla, je sors plus souvent la journée pour aller voir mes amis ou ma famille, donc ça m’handicape pas plus que ça dans ma vie de tous les jours ou pour continuer d’avoir des relations sociales.
A. Bah en tout cas, moi, j’espère que le couvre-feu, ça va vite se terminer, même si je crois que du coup, on en a pour quatre semaines, voire (21) six semaines. J’espère que ça va pas encore se prolonger, quoi !
Des explications
1. vécu : participe passé du verbe vivre. On pose cette question quand on veut avoir les impressions de quelqu’un sur une situation. Et donc, on peut la vivre bien, plutôt bien, mal.
2. Une maison avec piscine : on peut dire aussi une maison avec une piscine. Sans l’article « une », on parle comme les agents immobiliers qui décrivent un bien, qui donnent ses caractéristiques.
3. À l’époque : à ce moment-là. Normalement, on emploie cette expression pour une période lointaine, qu’on veut présenter comme vraiment coupée de notre présent. Donc ici, c’est un peu comme si ce drôle de printemps nous semblait déjà loin.
4. En distance : on dit normalement : à distance ou en distanciel
5. un transat : une chaise longue
6. la notation : la façon de noter les examens
7. pareil = c’est pareil (familier)
8. ne pas s’entendre (avec quelqu’un) : ne pas avoir de bonnes relations.
9. Ça a plus noué des liens = les liens dans la famille se sont renforcés
10. la fac = la faculté = l’université (oral)
11. après = par ailleurs
12. être en télétravail : travailler de chez soi au lieu d’aller au bureau. On dit aussi : faire du télétravail.
13. Passer le plus clair de son temps à faire quelque chose : passer la majeure partie de son temps / presque tout son temps à faire quelque chose
14. s’ennuyer : trouver que le temps passe trop lentement
15. ça m’est égal = ça ne me dérange pas
16. un cursus : une voie (dans les études)
17. une journée chargée : une journée très remplie, dans laquelle on a très peu de temps libre. On dit aussi : un emploi du temps chargé
18. des potes = des amis (familier)
19. mon train de vie : normalement, il faudrait plutôt dire : mon rythme de vie/ mon mode de vie / ma manière de vivre. Le train de vie, c’est la manière de vivre par rapport aux revenus qu’on a.
20. Pas tant que ça : pas beaucoup, dans le fond
voire : et même
Et vous ? Racontez-nous.
– Vivez-vous dans un pays qui a réussi à contrôler le virus ?
– Etes-vous comme Myriam ? Les liens avec les personnes avec qui vous étiez en confinement se sont-ils renforcés ? Ou bien est-ce l’inverse ?
Nous allons donc continuer à faire vivre ce site, mais en télétravail pour le moment ! A la semaine prochaine, pour faire plus ample connaissance avec les deux Myriam du groupe, Carla, Amandine, Laïa, Dina, Jean-Michel et Gaël.
Merci pour ce commentaire super intéressant! Ici en Australie Occidentale on a de la chance de ne pas être confinés car les cas ne sont pas du tout nombreux – du coup, la vie ici est infiniment plus facile que pour vous là-bas. Ca m’intéresse beaucoup de savoir des détails personnels de comment on passe par cette période si difficile. Merci beaucoup et on pense à vous en France!
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Bonjour PETA,
Lors de cet enregistrement, nous avions un couvre-feu à 21 heures et maintenant nous avons de nouveau été confinés.
Je dirais pour ma part que le confinement peut-être vraiment vécu de différentes manières.
Certaines personnes n’arrivent pas du tout à s’en accommoder et ont besoin de sortir, de parler à leurs proches et pour d’autres, ça leur permet de se recentrer sur eux-mêmes.
Personnellement, le premier confinement était plus dur que le deuxième car, étant chez moi avec des cours à distance, je travaillais tout le temps.
Cette fois, c’est un peu différent.
Au début de l’année je me suis cassé le pied et j’ai raté beaucoup de cours.
Le confinement me permet de me concentrer sur les cours et ma rééducation.
Donc, malgré le fait que je ne puisse pas voir beaucoup de mes amis, cela a quand même certains avantages.
Je pense vraiment que cette expérience peut être vécue de différentes manières, l’objectif étant de mettre à profit le temps que l’on a pour des choses qu’on ne ferait pas en temps normal.
A bientôt
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merci depuis espagne
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