Vous souvenez-vous de Loriane qui a créé son entreprise ? Alexane est retournée la voir pour savoir où elle en est aujourd’hui. Elles ont parlé des avantages et des risques que comporte son choix de l’indépendance. Une chose est sûre, Loriane est totalement épanouie dans la voie qu’elle a décidé de suivre.
Transcription:
Loriane : L / Alexane : A
A : Salut Loriane ! (1)
L : Salut Alex !
A : Ça va ?
L : Oui, et toi ?
A : Ça va. Dans le premier enregistrement, je t’avais posé des questions un peu plus basiques. Est-ce qu’on peut rentrer dans le détail aujourd’hui ?
L : Oui, si tu veux.
A : Donc déjà (2), est-ce que ça te plaît toujours ? (3)
L : Oui, ça me plaît. Après, l’entreprise est jeune, donc il vaut mieux que ça me… que ça me plaise encore !
A : Oui !
L : Les challenges(4) sont nombreux, donc c’est… c’est ce qui me motive au fur et à mesure du temps, puis à construire cette entreprise pour qu’elle soit la plus pérenne (5) possible dans le temps.
A : Oui. Donc du coup, il doit y avoir des avantages et des inconvénients.
L : Ah oui, forcément, mais comme… comme chaque chose qui est entrepris (6), chaque entreprise qui est entrepris (7), pas que la nôtre, mais monter une entreprise en soi (8). Mais le grand avantage, c’est déjà… c’est de décider, de pouvoir décider où je souhaite mener l’entreprise, quelles stratégies adopter, qu’elles soient commerciales, administratives, quels risques prendre : est-ce qu’on va sur ce dossier-là(9) ? Est-ce qu’on n’y va pas ? Donc ça, c’est le… pour moi en tout cas, c’est le plus grand des avantages. L’inconvénient, c’est qu’on travaille un peu sans filet (10), c’est-à-dire, que le risque pris est un risque personnel avant tout, puisqu’un crédit est fait (11), il faut… il faut absolument arriver à un résultat afin de pas mettre notre vie personnelle en… en péril. (12)
A : Eh oui. Et comment tu fais pour, par exemple, choisir, comme tu viens de le dire : on va plutôt sur ce dossier-là, sur ce dossier-là ?
L : Ah bah là, faut… il faut étudier. Chaque dossier est étudié par… par mes collaboratrices ou par moi-même et on négocie beaucoup, puisque notre… mon activité est de faire du trading, d’acheter et de revendre. Donc avant de se positionner sur un… sur un dossier – est-ce qu’on l’achète ou non ? – on va vérifier si on est capable de le revendre en incluant notre marge commerciale.
A : Ok. La dernière fois, tu me parlais de peut-être embaucher quelqu’un.
L : Oui, tout à fait.
A : Et donc du coup, ça a été fait.
L : Oui. On a… J’ai embauché une nouvelle collaboratrice, mi-novembre, qui a… qui a été d’un, bah d’un joli renfort (13) pour la fin d’année, où l’activité de l’entreprise bat son plein (14). Donc elle a permis de pouvoir supporter cette surcharge de travail et elle s’en est bien sortie (15) et je pense que pour… pour l’année suivante, elle va… elle va beaucoup nous aider.
A : Ouais. Tu nous as dit donc que tu avais beaucoup de responsabilités. Est-ce que c’est pas trop dur de rentrer à la maison, de pas penser au travail ? Est-que tu as des horaires ?(16) Tu essayes quand même de… de rentrer tôt ?
L : Alors, oui, il y a… Effectivement, c’est normal de beaucoup travailler, puis c’est pour soi. Donc les journées sont longues. Mais après, vu que c’est… c’est… c’est plaisant, c’est… c’est normal aussi. Et puis, j’ai la chance d’être soutenue par mon compagnon (17), qui est à fond (18) dans ce… dans ce projet-là et l’entreprise devenant de plus en plus pérenne, c’est un choix que nous avons fait ensemble et c’est quelque chose qui, du coup… qui ce passe bien, quoi. Je rentre pas à minuit non plus à la maison. J’arrive à rentrer vers dix-neuf heures à la maison, ce qui permet….
A : Des horaires de bureau.
L : Oui, voilà, tout à fait, des horaires de bureau classiques, ce qui permet de pouvoir vivre après notre vie, quoi.
A : Ça, c’est sûr. Même au début ?
L : Au début, non, un peu moins forcément. C’est… Au début, faut plus travailler et là, bah mieux… mieux ça va et plus ça permet de… d’avoir un peu plus de temps pour soi. Mais il faut pas se relâcher (19) pour autant(20)!
A : Oui, c’est sûr. Bon bah merci beaucoup. Si jamais j’ai d’autres questions, bah je… je t’en reposerai d’autres.
L : Ok, merci !
Des explications :
1. Salut : façon familière de se dire bonjour. Loriane et Alexane se connaissent bien – par exemple, Loriane utilise un diminutif: Alex – donc c’est normal pour elles d’employer ce terme.
2. Déjà : ici, cela indique qu’Alexane va poser sa première question. Elle pourrait dire aussi : Donc pour commencer… / Tout d’abord…
3. ça me plaît = j’aime, j’apprécie quelque chose.
4. Les challenges : les Français ont adopté ce terme anglais. On pourrait dire aussi : il y a beaucoup de défis à relever / Ce n’est pas simple tous les jours.
5. Pérenne : qui dure
6. chaque chose qui est entrepris : il faut accorder au féminin et dire : qui est entreprise
7. chaque entreprise qui est entrepris… : c’est un peu lourd dit de cette manière. On pourrait dire : Comme toute entreprise qu’on crée, qu’on démarre
8. en soi = le simple fait de monter une entreprise. Loriane veut dire que par nature, créer son entreprise est un défi.
9. Aller sur un dossier : Loriane explique qu’il faut décider quels sont les dossiers intéressants, c’est-à-dire quels produits valent la peine d’être rachetés et revendus par son entreprise.
10. Travailler sans filet : cette expression signifie que si on fait une erreur, rien ne viendra amortir ou corriger cette erreur. Donc on prend des risques, comme un trapéziste dans un cirque qui n’aurait pas de filet en cas de chute.
11. un crédit est fait : Loriane a emprunté de l’argent à la banque pour financer son entreprise. Donc maintenant, il faut réussir, afin de rembourser ce crédit, cet emprunt, ce prêt.
12. En péril = en danger (style plus soutenu)
13. un renfort : une aide qui s’est ajoutée aux efforts du reste de l’équipe déjà en place
14. battre son plein : être en pleine activité
15. bien s’en sortir : être efficace, réussir ce qu’on doit faire
16. avoir des horaires = avoir des horaires fixes, à peu près prévisibles. Quand on dit qu’on n’a pas d’horaires, cela signifie qu’on ne sait jamais vraiment à quelle heure on termine.
17. Mon compagnon : c’est un des termes qu’on emploie pour désigner l’homme avec qui on vit sans être mariée avec lui. (au féminin : ma compagne)
18. être à fond dans quelque chose (un projet, une activité) : y consacrer toute son énergie, tout son temps
19. se relâcher : faire moins d’efforts, moins travailler
20. pour autant : malgré tout, quand même. (= même si tout va de mieux en mieux, ce n’est pas une raison pour moins travailler)
Pour simplement écouter :
Une chef d’entreprise heureuse
Et vous ? Racontez-nous.
– Qu’est-ce qui vous permet de vous épanouir dans votre travail ?
– Aimez-vous qu’il y ait des risques dans votre vie professionnelle ou préférez-vous un emploi plus prévisible ?
– Réussissez-vous à concilier vie personnelle et vie professionnelle ?
A la semaine prochaine !
« c’est quelque chose qui, du coup… qui ce passe bien, quoi. »
« ce qui permet de pouvoir vivre après notre vie, quoi. »
Ces « quoi », je les ai jamais vu avant… Quel est son sens ?
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Bonjour Pedro,
C’est un tic de langage, qu’on entend à l’oral. Cela ne signifie rien! C’est juste une façon familière de terminer les phrases.Certains l’emploient tout le temps sans s’en rendre compte. Il vaut mieux éviter de le faire parce que quand on prend cette habitude, c’est difficile de s’en débarrasser!
A bientôt
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