Accident de voiture

En retournant faire un petit tour à l’IUT pour dire bonjour à mes collègues, parce que ça ne fait pas si longtemps que ça que j’ai quitté l’IUT, je suis tombée bien sûr sur des étudiants que je connais et entre autre, des étudiantes avec qui je m’entendais très bien. Et l’une d’entre elles portait une minerve, ce qu’on met autour du cou pour maintenir le cou quand on a eu un choc, un accident, quelque chose. Evidemment, j’ai voulu savoir ce qui s’était passé. Célia a accepté de nous expliquer tout ça.

Pour écouter :

Transcription
C: Célia / A: Anne

C : J’ai eu un accident en fait samedi dernier.
A : De voiture ?
C : Oui, un accident de voiture. Il y a une fille qui m’est rentrée par derrière (1), donc plus de voiture (2) et j’ai une minerve.
A : Et alors, comment ça s’est passé juste après l’accident ?

C : Bah il y a la police et les pompiers qui sont venus, ils nous ont posé plein de questions, tout ça et ils nous ont transportées à l’hôpital toutes les deux. Donc on a atterri (3) aux urgences (4). Et après, ils m’ont fait passer des radios (5) pour voir si j’avais rien de cassé ou quoi (6). Donc a priori (7), j’avais rien, ni à la tête ni au cou, du fait que j’ai tapé la tête (8), tout ça.
A : Même avec la ceinture (9) ?
C : Ouais, il y a l’airbag qui est sorti. Et après, ils m’ont fait faire toutes les radios et je suis sortie. Du coup, ils m’ont donné la minerve et des médicaments à prendre.
A : Et vous êtes restée combien de temps alors en tout (10), entre le moment où vous êtes entrée… ?
C : J’ai eu l’accident à 21h30 et je suis sortie de l’hôpital, il était une heure du matin.
A : Comme ça ? Toute seule ?
C : Non, il y avait mes parents qui sont venus me voir. Ils m’attendaient dans la salle d’attente, quoi.
A : Oui. Et alors, quand on va à l’hôpital comme ça, enfin, comment c’est ? Tout est pris en charge (11) ? Vous avez… Vous aviez votre carte vitale (12) ?
C : Oui, dans mon portefeuille, j’avais ma carte vitale et ma carte mutuelle (13). Du coup, bah j’ai rien payé. Ils m’ont… J’ai juste donné ma carte vitale, ils ont regardé qu’elle était à jour (14), tout ça, et bah j’ai pas eu à payer, vu que tous les mois, on paye une cotisation (15).
A : Oui, c’est gratuit.
C : Le jour où on a un accident…
A : Quand on va à l’hôpital, c’est gratuit parce qu’on est assuré par ailleurs.
C : C’est ça.
A : Et là, vous devez aller chez le médecin ?
C : Oui, donc là, j’y suis allée la semaine dernière, je dois y retourner cette semaine pour lui montrer mes nouvelles radios. Et voilà, il va me faire faire prescrire (16) des séances de kiné (17), et voilà.
A : C’est bien remboursé (18) tout ça ?
C : Je paie juste l’avance chez le médecin mais après, je suis remboursée par la Sécurité Sociale.
A : Parce qu’il y a de plus en plus d’étudiants en France, hein, qui sont pas bien couverts et du coup, quand ils ont des pépins (19) comme ça…
C : Bah j’ai eu un arrêt de travail (20) parce que moi, je suis en…
A : En alternance.
C : En alternance, du coup, je suis salariée. Donc ils ont dû leur faire un arrêt maladie (21), pardon, et après, bah pendant une semaine, j’étais… J’ai dû aller faire les papiers de l’assurance, tout ça, tout ça.
A : Oui, oui. Et la voiture ?
C : Bah la voiture, elle va à la casse (22).
A : Carrément (23) ?
C : Oui. L’assurance, elle va me rembourser l’Argus (24). C’est la valeur qu’a la voiture, à l’heure actuelle. C’est une petite voiture, hein.
A : Donc c’est des ennuis. Mais la santé, là, ça va ? Ça y est ?
C : Bah j’ai refait des radios et j’ai une entorse cervicale (25) qu’ils avaient pas vue le premier jour. Mais d’ici un mois (26), ça devrait aller.
A : Vous avez dû avoir peur quand même ?
C : Ah oui, j’ai eu trop peur (27) !
A : Ça fait un choc.
C : J’ai pas compris ce qui s’est passé.
A : Mais qu’est-ce qui lui est arrivé à la personne qui vous est rentrée dedans ?
C : Bah je pense qu’elle a envoyé un texto (28) en… En fait, moi, j’étais à l’arrêt, j’allais tourner, et il faisait nuit, il pleuvait samedi… enfin, samedi dernier, il pleuvait à fond (29) le soir. Donc il y avait mon clignotant (30), j’étais à l’arrêt. Et elle est arrivée à fond (29) dans le boulevard Baille, mais je pense qu’elle m’a pas vue. Elle devait envoyer un texto pour pas me voir (31), c’est pas possible ! La nuit, avec le clignotant… Elle était ailleurs ! Soit au téléphone, soit…
A : J’espère que vous n’envoyez pas de textos quand vous conduisez donc ! Morale de l’histoire.
S : Encore faut-il avoir le permis ! (32)
A : Ah oui, c’est vrai. C’est vrai qu’il y en a qui…
S : Bientôt !
A : Bon, bah vous n’enverrez pas de textos quand vous aurez le permis ! Bon, bah bon courage.
C : Merci.

Des explications

rentrée par derrière : normalement, on ajoute « dedans » et donc on dit : une voiture m’est rentrée dedans par derrière
plus de voiture = je n’ai plus de voiture (car elle a été trop endommagée)
atterrir aux urgences : ce verbe indique ici que bien sûr, ce n’était pas prévu. C. s’est retrouvée aux urgences alors qu’elle ne s’y attendait pas.
les urgences : c’est le service des urgences dans un hôpital. On y est pris en charge par des médecins urgentistes, qui décident de la suite à donner après un accident ou un problème de santé.
faire passer des radios : une radio permet de voir si on a quelque chose de cassé. On dit qu’on passe une radio
ou quoi : style oral familier, pour indiquer qu’on ne va pas donner plus de détails
a priori : apparemment
du fait que j’ai tapé la tête : Célia emploie du fait pour expliquer pourquoi on lui a fait une radio de la tête et du cou. (Et on pourrait dire aussi : Je me suis tapé la tête / J’ai la tête qui a tapé.)
la ceinture = la ceinture de sécurité. Le contexte fait qu’on comprend de quelle ceinture il s’agit sans avoir à utiliser l’expression entière. On peut dire la ou ma / sa, etc. par exemple : Il n’avait pas la /sa ceinture. / Mets la ceinture / ta ceinture.
en tout : au total
tout est pris en charge : tout est payé, on n’a pas à payer soi-même. Cela peut signifier aussi que quelqu’un s’occupe de tout pour nous.
la carte vitale : la carte que nous avons tous en France et qui indique nos droits quant aux dépenses de santé qu’on est amené à faire. On la présente dans les pharmacies quand le médecin nous fait une ordonnance, chez tous les médecins (généralistes et spécialistes) et dans les hôpitaux et les cliniques. Elle indique notre situation par rapport à la sécurité sociale.
la carte mutuelle : en plus de la sécurité sociale, la majorité des Français a une mutuelle de santé, qui prend en charge ce qui n’est pas payé directement par la Sécu. Cette carte indique si on a bien payé cette mutuelle.
être à jour : ne pas être en retard, être actualisé. On peut dire : ma carte vitale est à jour. Et aussi : Je suis à jour de mes cotisations. / Je suis à jour dans mon travail.
une cotisation : la somme d’argent qu’on verse tous les mois, par exemple pour avoir droit à la sécurité sociale ou à une assurance en général.
il va me faire faire prescrire : il y a des « faire » en trop ! Il suffit de dire : Il va me prescrire des séances de kiné. Ou alors: Il va me faire faire des séances de kiné. Là, il y a téléscopage entre les deux phrases possibles. Cela arrive souvent à l’oral.
un kiné = un kinésithérapeute, c’est-à-dire un professionnel qui se charge de la rééducation quand on s’est cassé quelque chose, qui nous réapprend les mouvements, etc.
c’est bien remboursé ? : Il y a des soins en France qui ne sont pas totalement remboursés. Donc nous devons payer nous-mêmes la différence. D’où l’importance d’avoir une bonne mutuelle.
un pépin : un ennui, une difficulté, une complication qui survient sans qu’on s’y attende (familier)
un arrêt de travail : on dit qu’on a un arrêt de travail quand un médecin nous arrête pour raison de santé. C’est le document officiel qu’on adresse à la sécurité sociale pour être payé malgré tout.
On dit par exemple : J’ai un arrêt de travail de 5 jours. / Je dois envoyer mon arrêt de travail à mon employeur.
un arrêt maladie : un arrêt de travail
On dit : Il est en arrêt de maladie / Il est en maladie.
une casse : un endroit où on stocke les voitures accidentées, pour récupérer éventuellement des pièces d’occasion dessus et aussi où elles vont être détruites. Donc un véhicule qui ne peut être réparé va à la casse.
Carrément : complètement. Ce terme ici indique la surprise par rapport à l’état de la voiture, qui ne peut pas être réparée, ce qui montre que le choc a été violent.
l’Argus : c’est la cote officielle qui définit la valeur des véhicules en fonction du modèle et de l’année de construction. Le prix des voitures baisse chaque année par rapport au prix du véhicule neuf. Donc on dit : Ma voiture n’est plus cotée / est cotée à l’Argus. Lea assurances se basent sur cette cote pour rembourser un véhicule en cas d’accident. On se sert aussi de ce repère quand on vend un véhicule d’occasion.
une entorse cervicale : une petite atteinte des vertèbres cervicales, c’est-à-dire du cou
d’ici un mois : au plus tard dans un mois
j’ai eu trop peur = J’ai eu très peur. (familier)
un texto = un sms
à fond : très fort, beaucoup. Normalement, on emploie plutôt cette expression à propos d’une vitesse très élevée : Il roulait à fond et il n’a pas pu s’arrêter. (= très vite)
le clignotant : le signal lumineux sur une voiture qui indique aux autres qu’on va tourner à droite ou à gauche.
pour ne pas me voir : ce n’est pas le sens habituel de pour (= le but). Cela veut dire : J’étais très visible. Donc elle roulait à fond au point de ne pas me voir. Il n’y a pas d’autre explication possible à cet accident.
encore faut-il (+ verbe à l’infinitif) = à condition de…
Par exemple : Je veux bien t’aider. Encore faut-il que tu me le demandes ! Sinon, je ne peux pas deviner.

Sur le site de la Sécurité Routière, il y a de quoi se convaincre que se servir de son teléphone en conduisant n’est jamais une bonne idée : des chiffres, des témoignages, la loi et ce que vous encourez en cas d’infraction, les spots de prévention des différentes campagnes.

Vous pouvez aussi y faire un petit test où on vous demande de lire un texto et on vous montre les conséquences.