La vue de chez Amandine – Marseille
Une nouvelle phase de cette période de lutte contre le coronavirus commence demain en France, avec un certain assouplissement du confinement. Mais pour les étudiants comme Amandine, cela ne signifie pas encore le retour à l’université, ni aux installations sportives. Elle nous explique aujourd’hui comment elle vit l’impossibilité d’aller en cours et à la salle de sport. Les nouvelles technologies et les balcons, ça a du bon !
On reste à la maison avec Amandine – France Bienvenue
Transcription
Am : Amandine / A : Anne
A : Bonjour Amandine.
Am : Bonjour.
A : Alors, comment allez-vous ?
Am : Eh bah ça va, très bien. Ça devient un peu une routine, moi je trouve (1).
A : Oui ? Vous avez trouvé ça…
Am : Bon, ça reste un petit peu différent, on va dire.
A : Oui. D’accord. Alors qu’est-ce qui a changé pour vous, à part le fait de ne pas pouvoir sortir ?
Am : Alors, quand même, il y a beaucoup de choses qui ont changé, surtout par rapport aux cours, parce que encore (2), la façon de voir nos copines, c’était pas grave (3), on peut s’adapter : maintenant avec la technologie, on peut s’appeler, se voir et tout. Mais bon, par rapport aux cours, c’est différent, il faut s’organiser, il faut trouver des pièces (4) où il y a pas de parents par exemple qui parlent en même temps que nous. Il faut trouver des créneaux (5) où du coup, tout le monde peut parler librement. Il faut prendre vraiment de quoi noter, il faut être encore plus rigoureux (6). Ça demande un travail personnel encore plus gros. Donc pour les personnes qui travaillent déjà beaucoup à la maison, ça va. Bon pour ceux qui avaient l’habitude d’écouter juste en cours, là, il faut redoubler d’efforts (7), quoi.
A : Oui, oui, c’est sûr. Et vous, c’était quoi ? Vous travailliez déjà beaucoup à la maison, non ?
Am : Oui, oui. Et donc, moi, ça va, heureusement. Je suis pas trop perdue. Mais bon, là, quand même, je stresse un petit peu parce que… Comment ça va se passer, en fait ? C’est un peu stressant pour tout le monde, j’ai envie de dire.
A : De toute façon, ce qu’il faut se dire, c’est que c’est une année tellement particulière qu’on trouvera des solutions pour que personne ne soit pénalisé (8). Donc il faut…
Am : Oui, c’est ça.
A : Il faut continuer à travailler, il faut pas non plus être angoissé par le… par le résultat parce que de toute façon, les étudiants qui ont travaillé, là, régulièrement, d’une façon ou d’une autre, on trouvera une solution pour que ce virus n’ait pas tout mis en l’air (9) ! Donc…
Am : Ah oui, c’est sûr. Mais après, en tout cas, nous sommes très heureux de Zoom, parce que vraiment, c’est une très, très belle découverte. On pensait pas que ça… que la technologie allait marcher aussi bien que ça !
A : Bah oui, bah nous non plus, hein ! On s’est dit : Il faut faire quelque chose. Comment on va faire ? Et c’est vrai que c’est quand même mieux que de mettre juste les cours sur internet, sans les commentaires, sans rien, alors que là, c’est en direct. Même si c’est différent, il y a un contact. Et puis, vous pouvez poser des questions aussi. Donc c’est différent.
Am : C’est ça. C’est beaucoup mieux. Puis en plus, au moins, on lâche vraiment pas (10), on reste connecté quand même.
A : On s’est posé la question. On s’est dit : Bon, comment on fait ? Est-ce qu’on les laisse un peu tranquilles ? Et puis, il y a des collègues qui ont dit : Non, non, il faut qu’on reste avec eux et qu’on maintienne le rythme, parce que de toute façon, ça va en rassurer certains. Il y en a, bon, ça les embêtera (11) sûrement d’avoir à travailler comme ça. Mais la plupart, ils seront contents de sentir que les choses continuent… presque normalement.
Am : Ah oui, c’est ça qui est bien, on est encadré (12). Ça, c’est bien.
A : Alors, à la maison, vous avez dit, il faut trouver un peu un créneau. Pourquoi ? Il y a beaucoup de monde qui travaille à la maison, autour de vous ?
Am : Ah oui, donc ma mère du coup, donc là, elle est à la maison. Mon beau-père (13), lui, il travaille à son compte (14), le télétravail, c’est pas possible, donc il travaille plus. Et en plus de ça, mon frère, qui est à l’armée, il a dû revenir du coup chez moi. Et comme il part dans deux mois en mission, il faut à tout prix (15) qu’il soit pas en contact avec des gens. On peut même pas sortir pour faire du sport par exemple. C’est trop dangereux pour lui. Donc…
A : Il doit trouver le temps long, non ? Parce que je suppose que c’est quelqu’un de très actif.
Am : C’est ça, le pire ! C’est que lui, il est habitué à faire du sport tout le temps, à bouger tout le temps. Et là, il est à la maison, il peut rien faire. Et lui, du coup, il a pas de devoirs (16), il a rien.
A : Oui, et il est pas trop déprimé ?
Am : C’est ça. On le… On lui remonte le moral (17), on va dire. Mais bon, après, le principal, c’est qu’on l’a avec nous ! Vu qu’on le voit pas souvent du coup. Au moins on l’a…
A : Finalement, vous pouvez en profiter quand même.
Am : Voilà. C’est ça, mais bon… Après, le plus, je dirais, qui me perturbe dans ce confinement, c’est le sport aussi, parce que je suis habituée à en faire souvent quand même. Je vais à la salle de sport trois à quatre fois par semaine. Et là, du coup, c’est fermé.
A : Ah oui ! Rien du tout !
Am : Rien du tout. Du coup, je m’organise avec mon frère. On se fait des programmes de sport à la maison, sur le balcon, on fait le sport. Mais bon !
A : Mais comment vous faites ? Vous avez trouvé, par exemple, je sais pas, un programme sur internet, ou des choses comme ça, ou… ?
Am : Oui, c’est ça. On fait un programme sur internet. Et en même temps, mon frère, il est habitué à faire beaucoup de sport, donc il connaît des programmes un peu par coeur (18). Du coup, on organise la terrasse, on pousse la table, on met des serviettes par terre, on prend des bouteilles d’eau pour faire des poids, vous voyez.
A : Ah oui !
Am : On s’organise.
A : Bon, bah c’est bien, alors ! Tant mieux si vous arrivez quand même à vous organiser.
Am : Absolument.
A : Vous faites le sport à quel moment ? Vous faites ça régulièrement, tous les jours ?
Am : Oui. Donc j’essaye tous les jours, une fois sur deux généralement, et plus souvent, tous les jours. Et je le fais en fin de journée, après mes cours. Au moins, je suis tranquille, ça me défoule (18) et tout.
A : Bah oui ! Après avoir passé la journée sur l’écran !
Am : C’est ça, ça fait du bien.
A : Exactement. Bon, bah je vous souhaite un très bon weekend, en attendant.
Am : Merci beaucoup à vous aussi.
A : Et puis, on se voit de toute façon, oui, encore la semaine prochaine en cours. Profitez bien quand même du beau temps, de la lumière, du soleil, même si c’est sur le balcon ! Voilà.
Am : C’est sûr, on peut faire que ça.
A : Allez, bah à bientôt, Amandine. Merci beaucoup.
Am : Merci beaucoup, à bientôt.
Des explications :
1. Je trouve : on dit ça plus souvent que « je pense », quand on veut exprimer ce qu’on ressent.
2. Encore : ici, cela signifie : Bien sûr que ça a changé, mais il y a d’autres moyens.
3. c’est pas grave : ça n’a pas une grande importance.
4. Des pièces : dans l’appartement (chambre, cuisine, etc.)
5. des créneaux : des moments précis dans un emploi du temps
6. être rigoureux : travailler avec rigueur, avec discipline
7. redoubler d’efforts : faire beaucoup plus d’efforts, accentuer ses efforts
8. être pénalisé par quelque chose : être désavantagé, être victime de circonstances particulières.
9. Mettre tout en l’air : tout détruire, tout gâcher, tout désorganiser (familier)
10. on ne lâche pas = on n’abandonne pas (familier)
11. ça les embêtera : ça ne leur plaira pas, ils ne vont pas aimer. (familier)
12. être encadré : être guidé et conseillé. Ne pas être livré à soi-même.
13. Mon beau-père : la maman d’Amandine est remariée. Donc son mari est le beau-père d’Amandine.
14. Travailler à son compte : avoir sa propre entreprise.
15. À tout prix : absolument
16. des devoirs = du travail scolaire. (Il n’est plus étudiant)
17. remonter le moral : empêcher quelqu’un d’être déprimé, l’aider à chasser ses idées noire
18. par coeur : de mémoire.
19. Ça me défoule : ça me détend, ça me permet d’évacuer toutes les tensions
Les cours vont continuer en ligne puisque les étudiants ne reviendront en cours qu’en septembre. Si vous voulez en savoir un peu plus sur la situation des étudiants en France, voici un petit article qui fait le tour de la question et fait écho à ce que Chloé, Amandine, Jean-Michel, Mélissa, Carla, Myriam, Meriem, Stéphanie, Alexane, Rizlane, Yéléna nous ont raconté au cours de ces huit dernières semaines.
C’est donc la dernière conversation de cette période de confinement !
Nous allons essayer de continuer à vous raconter comment les choses évoluent. Et de toute façon, nous continuons nos publications du vendredi.
Merci pour vos visites et vos commentaires !