On retrouve Gaël que vous connaissez bien maintenant. Cette fois, il nous parle de quelque chose de très important quand on fait du sport. Aujourd’hui, il est question d’alimentation et d’hygiène de vie. Et ça ne concerne pas que les sportifs de haut niveau.

Transcription
G : Gaël / A : Anne
A : Gaël, je voulais savoir aussi, quand on est sportif de haut niveau, au niveau hygiène de vie (1), alimentation, comment ça se passe ?
G : Hygiène de vie, le premier point qui est très important, c’est le sommeil. Quand on est amené à répéter les efforts, si on n’a pas un cycle de sommeil assez régulier et important, il est très, très dur d’arriver à enchaîner les entraînements (2) à haute intensité. Pour ma part, j’essaye de… a minima (3), d’avoir huit heures de sommeil par jour. Après, en parallèle, il y a aussi l’alimentation. Je suis pas un très, très grand mangeur. Par contre, par rapport à mon profil, qui est légèrement plus… plus fin par rapport aux… à mes coéquipiers, moi, il est vraiment essentiel que j’essaye de pas sauter les repas (4). Donc ça commence par un petit déjeuner. J’essaie que ce soit équilibré au mieux, avec un fruit, un verre de jus de fruit, une petite tartine et le petit café.
A : Une petite tartine ? Juste une ?
G : Ouais, des fois, deux ou trois ! Mais c’est la gourmandise (5), après, qui parle !
A : Oui.
G : Voilà. Et après, le repas le midi et le soir, c’est… c’est essayer de… d’alterner les différents… enfin voilà, les différentes protéines, que ce soit poissons ou œufs, accompagnés de beaucoup de féculents. Donc les pâtes, j’en mets à toutes les sauces (6) !
A : Oui. C’est bon, les pâtes !
G : C’est l’aliment principal de mes repas, et avec des légumes en parallèle.
A : Bon, et alors ça veut dire qu’il faut cuisiner ? C’est vous qui cuisinez ?
G : Ouais, ouais, ouais.
A : Parce que votre famille… votre famille n’est pas à Marseille, c’est ça ?
G : Non. Non, non, du tout (7). Enfin, on est deux…
A : En colocation (8) ?
G : On est en colocation, on est deux joueurs. Après, on n’a pas les mêmes… les mêmes goûts.
A : Besoins ? Oui.
G : On va dire c’est un peu chacun cuisine pour soi, parce qu’on est vraiment différents sur l’alimentation. Et du coup, oui, il faut se forcer à cuisiner et essayer d’innover, pour pas tomber dans une routine.
A : Il y a des aliments interdits, enfin, qu’il vaut mieux éviter ?
G : En fait, si vous voulez, c’est que… après, ça, c’est mon avis personnel, la semaine, je l’articule (9) autour du match. Plus on va se rapprocher du samedi, dimanche, date… le jour auquel le match doit avoir lieu, c’est là où on va s’attendre… où les entraîneurs attendent aux joueurs (10) qu’ils soient les plus prêts possible. Donc au niveau de l’entraînement, mais aussi au niveau, du coup, là, c’est très important d’avoir un capital fraîcheur (11) assez important, ou par la nourriture aussi…
A : Oui, la résistance et…
G : Avoir, on va dire, tous les stocks d’énergie qui soient le plus profitables pour le match. Et donc du coup, pour moi, ça veut dire dès que ça va être le lundi-mardi, on peut se permettre certains écarts (12), tout ce qui est chocolat, gourmandises, voilà. Ou le dimanche, le lendemain du match, le repas, on se laisse aller (13) et on va dire on régénère, parce que c’est quand même une frustration de faire attention à ce qu’on mange, donc pour pas exploser en plein vol (14), ça fait du bien de se faire quelques plaisirs de temps en temps. Et du coup, plus on va glisser vraiment vers…
A : Vers le weekend, vers le match.
G : Vers le match le samedi, plus on va être sensible à la nourriture, à voir qu’est-ce qu’on mange, l’hydratation aussi, boire encore plus d’eau pour éviter tout ce qui est crampes (15), voilà. Et après, deuxième point, c’est quand… quand il y a des entraînements très intenses. Les entraînements très, très intenses vont arriver en milieu de semaine. Donc là, c’est vraiment très, très important, ces entraînements à haute intensité qui vont être vraiment très, très fatigants, de pouvoir les accompagner d’une très, très bonne alimentation et…
A : Ils vous guident ? Ils vous encadrent ? Comment vous avez appris tout ça ?
G : Alors, ça, c’était à Paris. Donc comme j’ai dit, à Paris, j’ai côtoyé des professionnels de vraiment très, très haut niveau. Donc là, il y a des personnes, des diététiciens. Il y a des préparateurs physiques qui sont vraiment axés (15) sur l’alimentation, avec aussi les compléments alimentaires, parce que des fois, il y a certains… certaines substances qui sont essentielles aux sportifs, parce qu’ils font tellement de sport que le corps ne régénère pas assez rapidement certains nutriments. Donc du coup, là, on est obligé de passer par des compléments alimentaires, avec des professionnels qui cadraient (16) très, très bien la chose. Après, cette année, donc comme je vous ai dit, c’est un peu… c’est une pratique semi-professionnelle, donc il y a pas une personne totalement dédiée (17) à ça. On a un préparateur physique qui nous accompagne. Et du coup, il est en charge du terrain et aussi de l’à côté. Donc c’est très, très difficile pour lui d’être au four et au moulin (18). Donc en fait, on va dire on se responsabilise chacun, en essayant, voilà, de… à travers notre expérience individuelle d’avoir le comportement le plus adéquat.
(A suivre)
Des explications :
- l’hygiène de vie : il s’agit de tout ce qui fait qu’on est en bonne santé : une bonne alimentation, du sport, un bon sommeil, etc. On dit qu’on a une bonne ou une mauvaise hygiène de vie.
- enchaîner les entraînements : faire de nombreux entraînements, qui se succèdent rapidement.
- a minima = au minimum
- sauter un repas : ne pas manger à ce repas.
- la gourmandise : quand on est gourmand, on apprécie de manger de bonnes choses. C’est un un plaisir.
- à toutes les sauces : on peut prendre cette expression dans son sens littéral, c’est-à-dire qu’on accommode les pâtes de façon très variée. Mais c’est aussi une expression qui signifie qu’on fait quelque chose très souvent.
- du tout = pas du tout
- être en colocation : partager un appartement avec quelqu’un, afin de se répartir les dépenses. On vit avec des colocataires (ou familièrement : des colocs)
- articuler sa semaine autour de… : organiser sa semaine en fonction de quelque chose.
- aux joueurs : Cette contsruction n’est pas correcte. Il faut dire : Ils attendent des joueurs qu’ils soient prêts.
- avoir un capital fraîcheur : c’est le fait d’arriver en pleine forme, bien frais, c’est-à-dire qu’on n’est pas fatigué du tout.
- se permettre un écart : s’autoriser de temps en temps à ne pas respecter un régime strict tout le temps.
- se laisser aller : ne plus essayer de tout contrôler, être plus détendu.
- exploser en plein vol : cette image empruntée au domaine de l’aviation signifie qu’on connaît un échec très brutalement, que tout d’un coup, on ne réussit plus à faire quoi que ce soit. Par exemple, un homme politique peut exploser en plein vol à cause d’un scandale financier ou autre.
- une crampe : c’est une contraction brutale et douloureuse d’un muscle
- cadrer la chose / les choses : bien organiser quelque chose, de façon très claire
- dédié : qui se consacre à quelque chose
- au four et au moulin : l’expression On ne peut pas être au four et au moulin indique qu’on ne peut pas faire deux choses importantes en même temps. On peut les faire, mais chacune en son temps. Donc on ne peut pas tout faire. Cette expression est basée sur la fabrication du pain : il faut d’abord faire la farine (au moulin), puis ensuite, on pourra faire cuire le pain (au four).
Bonne semaine à tous.
A la semaine prochaine, pour continuer à parler hygiène de vie et sport.